Terra di Siena

La toscane par Sacha Quester-Séméon

Émouvante impression de cheminer à l’intérieur même d’un tableau, comme si en chaque paysan se trouvait un peintre qui aurait composé chaque détail de son champ sur un mode poétique. Œuvre d’art que le tracé de cette route qui zigzague à flanc de colline ! Œuvre d’art encore la disposition des cyprès qui la bordent et qui, un peu plus loin, se serrent les uns contre les autres tels d’anciens amants, et dont on se demande qui, de l’homme ou de la nature, les a si magnifiquement ciselés.

Terres intimes peuplées de paysans inspirés, héritiers d’une Renaissance italienne qui inventa la perspective et l’humanisme, privilégia la semplicità d’un pur espace et sut à merveille être au service des couleurs et de la lumière.

Et quelle lumière !

Lumière dorée, d’une infinie tendreté qui caresse la terre blonde et brune des champs et enveloppe amoureusement cette campagne toscane que l’on dit la plus humaine au monde.

C’est avec une infinie tendresse et une inclinaison profonde que je retrouve cette terre miraculeuse et ses couleurs variant au gré des saisons (vert tendre du printemps, chaumes dorés de l’été, rouges et bruns de l’automne, gris luisant de l’hiver) où ne cessent d’avoir lieu les noces parfaites de la nature et de la culture, de l’âme et de l’esprit !

Miracle d’une nature recueillie, discrète et cultivée, qui déploie sous nos yeux réenchantés l’un des plus beaux paysages du monde !

Firenze, Pienza, Siena… que des prières exaucées !

t.

Photo : © Sacha Quester-Séméon aka Justin Biziou

7 réflexions sur “Terra di Siena

  1. C’est Cela précisément ! Merci pour ce texte qui exprime si bien ce que l’on ressent en écoutant le palpitement lumineux du coeur toscan.

  2. Même en photo, c’est saissisant de beauté. Cette alliance paisible de l’homme et de la nature, me fait découvrir l’engagement et la responsabilité du paysan qui devient Bâtisseur de paysage.
    Ce tableau « Terra di Siena », se retrouve, un peu, beaucoup, passionnément dans l’Ile verte.
    La terre, la peinture, la photo, le web 3, conspirent amoureusement entre les mains de l’homme.
    Merci pour ce beau partage.

  3. Merci pour cet hymne à la beauté et a l’idéal qu’elle porte en elle. Quelle tendresse ces paysages ! et quel sujet, dans tous les sens du terme. Je me la rappelle ainsi, cette invitation au voyage…

  4. En voyage, sur vos mots ailés, là tout n’est que rondeurs et tendres couleurs amoureusement vivantes, habitées.
    Et la verticalité des cyprès trace les courbes du chemin.

    Merci de ce que vous nous donner à voir.

  5. Petite digression sur le décor méditerranéen…qui peut renforcer l’émotion esthétique

     » Et même les plantes. Vous les croyez méditerranéennes. Or, à l’exception de l’olivier, de la vigne et du blé- des autochtones très tôt en place- elles sont presque toutes nées loin de la mer. »

    Braudel, à la suite de cette phrase, cite alors Lucien Febvre qui, imaginant Hérodote, le père de l’Histoire qui a vécu au V° siècle avant notre ère, revient aujourd’hui en méditerranée et n’en croit pas ses yeux…
    Hérodote n’a jamais vu de son vivant
    les fruits d’or, agrumes venus d’Extrême Orient, véhiculés par les Arabes
    les cactées d’Amérique
    l’eucalyptus d’Australie
    les cyprès persans…

    Préface à Méditerranée Fernand Braudel

  6. L’humain sculptant la nature en profond respect est une merveille car elle l’attend, elle est sienne ainsi en ses matrices fécondes ointes des eaux du grand ciel blanc.
    Ainsi de Sienne main en tienne, mienne glissée, l’oeuvre se parfait et se glisse vers l’Autre.

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