Aimez-vous les uns les autres ! Vraiment ?

Dans les années 80, je battais le pavé parisien avec les amis de l’Association « La Paix Maintenant » (Shalom Akhshav), créée en 1978 par 300 officiers de réserve de l’armée israélienne, indépendante des partis politiques, classée à gauche, qui se battait pour la reconnaissance d’un État palestinien, tout en restant sioniste (c’est-à-dire tout simplement sans mettre fin à l’existence de l’État d’Israël).

À l’époque, je croyais sans même songer à le relativiser, à tout ce que la gauche française disait de détestable au sujet de la manière dont Israël traitait les Palestiniens. J’ai assisté à des réunions où des Palestiniens venaient témoigner d’atrocités commises par l’armée israélienne. Sans contradiction. Tout cela semblait aller de soi : les bons étaient toujours du même côté, les méchants toujours de l’autre.

Je me savais juive par ma grand-mère maternelle (même si ma mère a toujours refusé d’en parler), mais cela n’avait aucune espèce d’importance. Ni pour moi, ni pour quiconque (du moins le pensais-je). J’étais perplexe, triste, souvent révoltée, ne comprenant pas comment Israël pouvait agir de la sorte. J’étais humaniste, écologiste, et je n’ai pas imaginé une seule picoseconde que certains de ces « témoignages » pouvaient avoir été inventés de toutes pièces !

J’étais jeune, naïve, utopique, élevée au Brésil par les sœurs catholiques du Collège Notre-Dame de Sion, je croyais à l’amitié éternelle, à la paix universelle, et même qu’on pouvait mourir d’amour ! J’avais des amis maoïstes, trotskistes et autres formidablistes autoproclamés, avec lesquels j’avais convenu d’être d’accord pour ne pas être d’accord. (Accord unidirectionnel, cependant, mais cela je ne l’ai appris que plus tard…)

Moi, l’amie de Chirac (droitière, donc), qui parlais de Jésus Yeshoua (croyante, donc) comme modèle de révolutionnaire, j’étais moquée et agressée, notamment par des écologistes « verts » déchaînés, mais qu’à cela ne tienne, je continuais à battant le pavé à leurs côtés, au nom de l’Humanité, de la Terre, de la Fraternité, de la PAIX ! Mais depuis l’eau a coulé sous les ponts. Beaucoup d’eau !

Aujourd’hui, revenue de presque tout – je ne regrette cependant rien de ce passé-là. J’ai appris. Beaucoup appris ! Mes yeux se sont dessillés, et l’évidence m’est apparue comme telle ! Je comprends – enfin ! – pourquoi mon ami Yeshoua aka Jésus s’épuisait à clamer : « aimez-vous les uns les autres ! » Je constate que notre tendance naturelle, celle de l’homme animal, est au contraire de nous haïr les uns les autres. De nous combattre. Jusqu’à la férocité. Depuis le 7 octobre 2023, face à la foule déchaînée qui, dans le monde entier n’hésite pas à faire des juifs les nouveaux nazis de la Terre, alors même que des milliers d’entre eux venaient de subir un pogrom d’une violence et d’une abjection inouïes perpétré par les terroristes du #HamasISIS, j’ai compris ce que jusqu’ici j’avais refusé de voir : ICI, LA HAINE EST PLUS FORTE QUE L’AMOUR ! ICI, SUR CETTE TERRE, L’AMOUR N’A PAS UNE PLACE PRIORITAIRE ! C’est précisément pour cela que le Jésus a prêché son message d’amour. Inlassablement. Si l’amour avait été présent dans le cœur des Hommes, un tel message aurait été inutile. Mais voilà : deux mille ans plus tard, on en est toujours là, et les atrocités, doublés d’injustice, continuent ici, ailleurs, partout sur la Terre.

Et pourtant, si j’ai une certitude, c’est bien celle-là : sans amour, nous sommes perdus et voués à la destruction, à l’anéantissement. Non pas seulement celui de notre civilisation – bien sûr mortelle, comme toute autre – mais bien de notre humanité !

Alors quoi faire, écrire ou dire pour empêcher cela ?

Se taire, regarder faire et laisser faire ? Impossible pour moi ! La famille humaine s’affronte et s’enfonce toujours davantage dans la haine et la division, ne voulant voir dans le monde que deux camps opposés, antagonistes et irréconciliables, et se convaincant avec une facilité effrayante que la seule issue possible ne peut être que l’extermination de l’un par l’autre. Partout, dans tous les contextes, dans tous les coins de la planète, c’est la même folie à l’œuvre.

Où est l’amour ? Où sont la solidarité, la fraternité et la justice ? Où est la vérité ? Je ne sais pas, je ne sais plus… Mais dans ce moment de décomposition et de chaos, je ne peux qu’acquiescer à cette force intérieure, qui vient de très loin et me pousse à me tenir debout dans la tempête absurde qui ravage une fois encore le monde, et à me joindre à un peuple, persécuté depuis presque toujours, faisant figure de bouc émissaire universel, responsable paraît-il de tous les maux de la Terre, et à qui tout humanité est de nouveau déniée : le peuple d’ISRAËL ! Encore honni, mais toujours vivant !

Ont-ils raison, ont-ils tort ? Je ne sais plus rien. Tout ce que je sais, c’est que je choisis d’être avec eux, à leur côté. Je choisis, même si en réalité ce n’est pas un choix mais une évidence incontournable, de me battre pour eux, avec eux ! Car à mes yeux ce combat est depuis toujours, d’abord et avant tout, un combat pour la Vie et pour la Liberté.

Moi qui me targuais d’être libre comme le vent, voilà que le règne de la division et du chaos m’oblige à choisir un camp. Alors soit : mon camp sera celui de la Vie et de ceux qui la chérissent et l’ont mise au cœur de leur âme ! Am Israël Haï

J’ai dit que je ne savais plus rien. En fait, si : je suis un être humain. Et aujourd’hui je suis un être humain juif ! J’assume ce choix avec tout l’amour dont je suis capable, et sans haine dans mon cœur pour qui que ce soit !

Puisse-t-il être celui de la LUMIÈRE, de l’HUMANITÉ et de la JUSTICE !

Si je ne suis pas pour moi, qui le sera? Et si je ne suis que pour moi, que suis-je ? Et si pas maintenant, quand ?

(Pirkei Avot 1:14)

 

PS : Je ne suis pas religieuse, je suis mystique. Nuance 😉

PS 2 : Ce magnifique cheval en photo est lié à un souvenir d’enfance, celui de mon cheval, premier ami adoré, qui s’appelait « Le beau danube bleu ».

Réponse à la meute à mes trousses, aux enragés, aux haineux, à tous les ennemis de la VIE et de la LIBERTÉ

OUI, JE SAIS… je suis absolutiste, j’aime la hauteur. (Hautaine ? Peut-être !) Vous ne m’impressionnez pas, et d’ailleurs je ne suis pas impressionnable. Oui, je sais… je suis libre et cela vous insupporte. Je considère n’avoir de compte à rendre à personne, et cela vous horripile, vous qui aimez tout contrôler, tout avilir, tout asservir, et qui êtes prêts à tout pour y arriver, y compris les mensonges les plus grossiers, la terreur bestiale, la barbarie. Oui, je sais… vous enragez du fait que ma liberté ne soit pas négociable, vous qui pensez pouvoir tout acheter. Je n’ai pas peur de vous ! Alors gardez vos menaces et vos chantages misérables ! S’il faut faire la guerre pour défendre mes valeurs et les miens, soyez absolument certains que je le ferai.

À part ça, oui, je suis aussi élitiste : je souhaite le meilleur pour tous ! Si ce n’est pas votre cas, alors restez dans la médiocrité, mais ne comptez pas sur moi pour vous y rejoindre !

Ah, et enfin, si ça vous chante, continuez à me qualifier, avec toutes les majuscules que vous voulez, de « NAZI JUIVE QUI EXTERMINE LES ENFANTS PALESTINIENS DE GAZA ET DANSE AVEC JOUISSANCE AUTOUR DE LEURS DÉPOUILLES PROFANÉES ». Continuez ainsi à attribuer vos propres vices à tous ceux qui n’ont pas la folie de vous suivre dans votre haine absurde et votre rage aveugle. Qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse ? Qu’est-ce que vous voulez que ça fasse à qui que ce soit ayant suffisamment de bon sens pour voir que la nuit n’est pas le jour, que le chaud n’est pas le froid, que la haine n’est pas l’amour, que la tyrannie n’est pas la démocratie, et que le terrorisme n’est pas la paix universelle ?

Bref, je me balance totalement de ce que vous pensez de moi (si seulement vous étiez capable de réellement penser !). Vous ne m’aimez pas. À la bonne heure ! Je ne vous aime pas non plus. Comment pourrais-je aimer le côté le plus laid et le plus obscur de moi-même, moi qui crois encore et toujours que la lumière vaincra les ténèbres et que la beauté sauvera le monde ?

À bon entendeur, salut ! La paix viendra. Malgré vous. Vive la VIE !
De rien.

Acquiescer

« Tous nous serions transformés si nous avions le courage d’être ce que nous sommes ».*

Voilà c’est parti, la bascule a eu lieu. Plus personne ne peut s’échapper à soi-même. Courage, plongeons à l’intérieur de nous-mêmes, là ou séjourne l’enfant que nous n’avons jamais cessé d’être. Allons bâtir un monde nouveau, un nouveau paradigme où nous serons nous-mêmes, simplement nous-mêmes, démasqués car libérés de tout ce qui n’est pas nous. Libres car désenchaîné des apparences trompeuses et des fausses valeurs.

Que cette société qui ne cesse de nous sommer de consommer sans cesse, de désirer toujours plus, d’être toujours davantage fascinés par les possessions les plus inutiles, que cette société-là se désagrège, ce n’est certes pas une mauvaise nouvelle ! Bien au contraire !

La bascule à laquelle nous assistons peut être l’opportunité de réaliser (enfin !?) que l’essentiel, qui est LA VIE même, nous ne l’avons jamais possédé. Cette VIE nous a été donnée en partage, prêtée pour un moment déterminé, même si nous en ignorons la durée, et à l’heure de la rendre, nous n’avons d’autre choix que d’acquiescer.

Il en est ainsi depuis le commencement : rien de nouveau à cela !

Depuis que l’Homme est l’Homme, les fêlés de la Lumière (aussi nommés « les fous de Dieu ! ») l’ont dit dans toutes les langues. Sans grand écho, à vrai dire. Alors, à quoi bon ? À quoi bon rappeler ce qui, même crié, n’est pas entendu ?

À quoi bon ? Vraiment ?

Allons… Ne saisissez-vous donc vraiment pas ? Ne comprenez-vous pas encore ? Auriez-vous le cœur endurci ?

Comme nous le  rappelle Sénèque: « Puisque tout ce que tu aimes et respectes et tout ce que tu méprises sera également réduit en un seul tas de cendres, prends conscience de ta finitude et de la vanité des possessions : tu ne t’attacheras pas trop aux biens matériels qui te seront tous soustraits avec tous tes désirs qui leur sont liés. »

Dans le secret de nous-mêmes, même si nous faisons semblant de ne pas savoir, NOUS SAVONS L’ESSENTIEL. Nous connaissons les vraies valeurs de nos existences terrestres. Ne vous les rappelez-vous pas ? Vraiment ?

LE VRAI, LE BIEN, LE BEAU, LE JUSTE. Sublime semplicità qui trouve son ultime accomplissement dans L’AMOUR !

 

* Marguerite Yourcenar
Tableau : Rembrandt le philosophe en méditation.

 

Temps Suspendu

Nous, les surpuissants, terrassés par l’infiniment petit.

À PARTIR DE MAINTENANT, NOUS ALLONS PEUT-ÊTRE ARRÊTER LA GUERRE DE TOUS CONTRE TOUS. Aller vers ce qui nous unit, si nous voulons, avant même de vivre de telle ou telle manière, déjà tout simplement survivre !

Notre arrogance, notre orgueil d’appartenir à l’espèce dominante en route vers l’immortalité, notre indifférence hautaine et glaciale envers tout ce qui n’est pas MOI, se trouvent brusquement confrontés au constat que nous sommes non seulement mortels, mais éminemment fragiles ! Comme toute œuvre d’art, à vrai dire… Si, si, vous avez bien lu : j’ai parlé d’ŒUVRE D’ART.

Dessillons nos yeux (ceux du cœur, d’abord) et nous verrons LA MERVEILLE qui est la VIE, ce mystère jaillissant de lumière et de beauté. Qu’elle se manifeste à nous comme une œuvre d’Amour qui dépasse notre entendement, ou comme un processus apparement hostile et  indifférent à la souffrance et aux malheurs des Hommes, la VIE toujours en mouvement nous porte vers notre évolution, notre accomplissement. Notre bien.

L’humanité évolue et à chaque étape nous devons lutter contre nous-mêmes, contre notre propre ignorance, contre « l’ennemi » qui est en nous…

À chaque étape, nous devons surmonter des obstacles biologiques, géographiques, atmosphériques, mentaux, afin d’apprendre davantage, de comprendre davantage, ce qu’est la vie et ce que nos sommes, nous les vivantes dans la vie.

À chaque étape, nous avançons. Pas à pas, nous évoluons dans la connaissance, la compréhension, vers le meilleur de nous-mêmes.

Cette fois-ci nous n’allons plus nous battre les uns contre les autres. Cette fois-ci nous avons un ennemi commun. Il n’est ni blanc, ni noir, ni rouge, ni jaune. Il n’est ni riche, ni pauvre, ni d’Occident, ni d’Orient.
NOTRE ENNEMI EST INVISIBLE. Il n’est qu’un virus. Le haïr serait absurde !

Face à cet ennemi universel, il n’y a a pas de bouc émissaire qui tienne. Pas d’autre dieu que L’AMOUR. Pas d’autre solution que la solidarité, la fraternité pleine et entière.
Pas d’autre rêve que celui de s’en sortir, ensemble, tous ensemble !

Maintenant, tout n’est plus quand je veux, si je veux, tout-de-suite. « Moi d’abord », c’est fini ! Nous sommes obligés de coopérer, de nous supporter les uns les autres, de faire cause commune, si nous voulons qu’un demain humain existe encore. Pour chacun de nous, comme pour NOÛS tous.

Je crois cela possible, je crois que nous le pouvons, si nous le voulons.
JE CROIS EN L’HUMANITÉ !
ET VOUS… ?

Invitation au beau geste

Le « beau geste » nous fait sortir de nous-mêmes, de nos limitations, en nous attirant vers le haut !
Un beau geste est toujours également une bonne action. Et réciproquement.
Car celui qui fait le bien fait en même temps le beau.

Pour Bergson, « l’état suprême de la beauté est la grâce, or dans le mot grâce, on entend la bonté, car la bonté est la générosité d’un principe de vie, qui se donne indéfiniment. Donc à travers le mot grâce, beauté et bonté ne font qu’un. »

C’est si vrai : dans notre merveilleuse langue française, « grâce » signifie à la fois la beauté et la bonté.
C’est en ce sens que les deux sont inséparables. La beauté véritable, celle qui sauve, est la divine Grâce en laquelle vérité, beauté et bonté se confondent.
Elle apaise, guérit et restaure l’harmonie. Elle nous émerveille en nous transportant dans la joie !
Authentique, elle ouvre le cœur humain à la nostalgie de la lumière, au désir profond de connaître, d’aimer, d’aller vers l’Autre – vers ce qui est au-delà de soi.

Si nous consentons la beauté/bonté, nous voyons que nous sommes touchés au plus profond de nous-mêmes. Soudain nous sommes à vif, ouverts à l’Ouvert. Nous redécouvrons le sens profond de notre existence, le Mystère qui nous enveloppe, nous porte et nous transporte : l’Amour !

« Cet Amour là dont nous sommes issus
Cet Amour là, dont nous sommes faits » (Ibn El Arabi)

Cet Amour là, auquel nous aspirons parfois sans le savoir.

Finalement, si la beauté/bonté peut « sauver le monde », c’est qu’elle nous ouvre à la vision de l’intérieur, celle qui nous fait voir avec le cœur, où seul l’Amour peut nous conduire. Et à la lumière de cette trans-figuration qui rend visible l’invisible, nous voyons que L’UN EST L’AUTRE.

C’est ainsi que le beau geste devient l’instrument que nous réconcilie, qui nous guérit, nous harmonise avec nous-mêmes, avec le ciel et la Terre !

Oui, la beauté sauvera le monde.
Alors permettez-moi de nous inviter tous à ce beau geste, plein de grâce, qui est d’abord bienveillance les uns envers les autres. Par cette beauté, transmuée en bonté, le meilleur de nous-mêmes se révèle, nous unifie et nous ramène à nos origines, chez NÔUS, là où se résout toute séparation.

Ô crois, ô mon cœur
Le printemps arrive et l’été viendra !
Et nous oublierons tout ce chaos, toute cette douleur. Toute désespérance.
Ô crois, ô mon cœur
La joie reviendra !