Alpilles : l’élégance intérieure

Champ d'oliviers dans les Alpilles

Partition Provençale

Ici, c’est la petite enfance des Alpes.
La chaîne minérale, comme bercée par la lumière, s’élance doucement vers l’espace.

J’imagine qu’il fallait un appel si formidable qu’une oreille humaine saurait à peine le soutenir, pour amener les humbles Alpilles à croître vers le ciel, et devenir les Alpes majestueuses !

Avec ses crescendos vertigineux, la voix du mistral porte, souffle, insuffle vaillamment cet appel d’en haut.

En s’élançant amoureusement vers l’azur, la masse minérale a accouché de cette Vallée des Merveilles, une vallée de haute montagne à fleur de terre…

Paysage poétique aux lignes épurées, à la terre infiniment travaillée par le vent solaire. Des lignes et des reliefs dans lesquels ne demeure que l’essentielle beauté ! La simplicité majestueuse des oliviers, des cyprès qui s’inclinent élégamment, en discrète révérence à cette terre qui les accueille, qui nous accueille et nous dévoile l’essentiel, le vrai, le réel !

Portés par la lumière, nous découvrons que la vallée entière est avant tout musicale, composée de nuances de verts qui, progressivement, harmoniquement, changent d’intensité et donnent à voir cette œuvre en paysage.

Du mariage du crescendo vertigineux du vent et de l’andante gracieux de la terre est née la lavande. Elle a en elle la fugue hautaine du « père », et l’infinie et si douce humilité de « la mère ». S’ensuit toute une famille provençale de troubadours terriens, comme le thym, le romarin, arrimés fermement à la bienveillante garrigue, qui, allegro ma non troppo, les reçoit en elle.

Terre de Provence ! Terre céleste ! Sensation ineffable de suspension du temps…

« Je » s’absorbe dans le vide de façon imperceptible, et ne voyant pas venir la nuit, n’allume pas ses lumières. Et c’est ainsi que se révèle à ses sens transcendés, non pas le passage du jour à la nuit, mais la graduation harmonique de la lumière en elle-même.

Soleil de minuit, déploiement de la fondamentale, affirmation de l’affirmation, pure paix, pure joie d’être là.

OUI !

Le Oui est un pur chant, chanté silencieusement. Et ce chant, chanté en silence, n’est rien d’autre que la Lumière.

Ici, la lumière monte vers la lumière.
Ici, la lumière descends sur sa lumière.
Ici, c’est…
Lumière sur lumière !

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P.S.: Fin des Démonstrations

Le vide, à sa plénitude, ne démontre plus rien, n’a plus à argumenter, car Il est l’argument ultime !
La lumière, à son zénith, ne démontre plus rien, n’a plus à argumenter, car Elle est l’argument ultime !
La poésie, à son sommet, ne démontre plus rien, n’a plus à argumenter, car Elle est l’argument ultime !
Le chant, à son apogée, ne démontre plus rien, n’a plus à argumenter, car Il est l’argument ultime !
La Joie, à son faîte, ne démontre plus rien, n’a plus à argumenter, car Elle est l’argument ultime !
La Paix, à son accomplissement, ne démontre plus rien, n’a plus à argumenter, car Elle est l’argument ultime !
OUI ! OUI !
Le Oui confirmé, c’est l’affirmation de l’affirmation, et l’affirmation de l’affirmation, c’est la Vie !

photo @natachaqs

11 réflexions sur “Alpilles : l’élégance intérieure

  1. Merci de ce si bel hommage rendu à la Beauté des Lieux, et à tout ce qu’ils portent, nourrissent, contiennent …
    Oui,je reconnais dans vos mots cette petite vallée précieuse, délicate, poétique ou parfois les rochers ressemblent aux vagues et les oliviers à une Mer de tendres verts, infiniment tendres.

  2. Merci pour ce bel hommage à la Terre et au ciel, à la lumière cachée dans sa révélation même, au cœur d’un paysage qui semble être votre âme !

    Nulle mieux que vous ne parle des Alpilles !

    Seriez-vous, chère femme aux semelles de vent, la Provence elle-même ?

    Vous faites de ce mot, Provence, un prénom lumineux et sensible, caressant la brise et l’azur, odorant et chaleureux dans sa bouleversante tendresse, un prénom qui marie aussitôt l’intime et le discret.

    On ne sait plus si c’est vous qui évoquez Provence comme une amie très chère, trop chère à votre âme sans doute pour en dévoiler toutes les grâces, ou si c’est elle qui vous prénomme ainsi le temps d’une étreinte amoureuse, d’une valse gracile entre les oliviers…

    Provence, alors, se fait l’encre de votre plume, et rime en ses rondes et ses déliés avec une certaine Florence.
    Et avec élégance — comme celle qui accompagne chacun de vos billets ici, comme un effleurement numérique sur le voile translucide de votre blog…
    Avec révérence, aussi, et avec danse — cette danse de l’infini qui se renouvelle au présent, dans le silence de la vérité, dans le chant clair de la beauté.

    Merci une fois de plus pour tant de beauté partagée, pour ces esquisses à la fois minutieuses et légères…
    On y lit la réalité d’une humanité plus humaine, élégante et gracieuse, harmoniquement accordée à la Terre, qui n’attend plus que ce regard mélodique intérieur auquel vous nous invitez, pour se changer en paradis.

  3. Que c’est beau !, Merci. Par vos mots, j’ai le sentiment de redécouvrir la Provence.
    Parce que c’est Elle, parce que c’est Vous…

  4. Tous ces « merci » à la longue c’est lassant.
    C’est comme si je disais merci à mes yeux de voir, à mes oreilles d’entendre et que j’applaudissais mes pieds de savoir marcher sur le Chemin.
    Tu as, en sincère dit, une façon qui devrait être ‘normale’ de ressentir les êtres,le monde et de le dire, de l’écrire…
    Cela en devient singulier pour ceux qui ne font aucun effort pour affiner leurs perceptions et qui hérotisent ceux qui en sont capables.
    Où sommes nous ?

  5. Il va de soi que vous avez raison, cher Muskull, et je m’abstiendrai naturellement de vous remercier pour cette utile remarque 😉
    En l’occurrence, c’est la vie que j’essaie de remercier, pour la beauté, l’espace et le souffle qui en elle deviennent accessible.
    Mais je conviens que la meilleure façon de remercier la vie, ce n’est pas de dire merci : c’est de vivre !

  6. @Muskull et @Etienne : en accord parfait avec vous.
    Vive la fondamentale !
    Stellaires amitiés

  7. A vous, quand l’accord résonne…
    Là-bas

    Là-bas, ou chaque regard ouvre un univers,
    Où chaque geste s’accorde à tous les gestes,
    Où chaque dit est arpège en tous octaves,
    Aller doucement, chaque pas éveille une nouvelle vie.

    Infinie tendresse de l’être toujours présent,
    Comme un enfant lumineux complice de nos jeux,
    Acteur de nos désirs, si subtil en nos reconnaissances,
    Si offrant en nos volontés créatrices du voir.

    Un pouvoir d’être comme une douce ivresse,
    Ouvrir par lui les possibles infinis de son don,
    Explorer les plus lointains rivages en natures et âmes
    Resplendissantes de virginité sans lourdeur ni empreinte.

    Ames nues en ces jardins de tous les possibles,
    Caresses d’esprits et de regards en saveur charnelle.
    Les plus subtiles rient doucement, cachées en verdures
    Invites aux chemins secrets vers le dôme de l’aimé.

    …et de la source de vie

  8. Les oliviers comme des dents
    Couronnées de jade et d’argent
    Gorge épanchée vers le ciel clair
    Marient leur voix à la lumière
    Heureux qui entendra leur chant

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