Nous sommes aux Monts où d’habitude hurle le vent que seule la douceur du printemps apaise. Une lumière de transfiguration auréole le parc et fait jaillir du sol des gouttes d’or. De petites fleurs des champs (à la façon de Botticelli) enveloppent soudainement toute l’étendue, et voilà la Terre parée d’une somptueuse robe de fleurs. C’est l’évidence même : la Terre est un Être vivant. Elle n’est pas simplement esthétiquement vivante, mais concrètement vivante, vibrante, consciente, aimante… Oui ! La Terre est un Ange ! Et son chant est doux. Nulle part ailleurs on n’entendra musique plus tendre que la sienne.
Rencontrer la Terre non point comme un ensemble de faits physiques, mais dans la personne de son Ange, c’est un événement qui ne peut « avoir lieu » que si nous sommes « redevenus des petits enfants »… des enfants qui ont choisi de répondre sur Terre pour les êtres de lumière, pour les fées et les lutins, pour tous les adorables qui peuplent le monde de leur âme !
« Cette perception par l’Imagination active produit non pas une construction arbitraire, fût-elle lyrique, s’interposant devant « le réel », mais fonctionne directement comme faculté de connaissance aussi réelle, sinon plus, que les organes de sens ».
Les eaux, les plantes, les montagnes et le plus infime brin d’herbe savent qu’il n’y a que l’Unité avec l’Unité, l’Unité sortant de l’Unité, l’Unité dans l’Unité et, dans l’Unité, l’Unité éternellement !
Bien qu’il tombe sur l’homme beaucoup de néant sous forme de douleur et de désolation, il demeure dans l’unique lumière, la vraie lumière « cachée » dans son coeur… Conscience unique, non séparabilité, bonté, lumière de joie, lumiére de Gloire… poésie, Amour !!! OUI ! Oui !
Et pourtant…
À travers la brise parfumée qui enveloppe l’étendue résonne soudainement, faiblement, la voix des sans voix… «ON A FAIM».
«Le pauvre ne peut plus manger. » Des émeutes éclatent aux quatre coins du monde, surtout dans les pays en développement où les populations les plus pauvres ne peuvent plus s’acheter de quoi manger.
De l’Asie aux Caraïbes résonne la voix des sans voix : «ON A FAIM».
En Mauritanie, «on a faim».
Au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Egypte, au Mozambique… «on a faim».
Au Cameroun… «on a faim». (En février, les forces de l’ordre ont tiré sur les manifestants faisant 40 morts)
Burkina Faso, «on a faim». (Les citoyens avaient décrété mardi et mercredi de cette semaine la grève générale pour protester contre la hausse des prix du mil)
Au Caire, le pain est si rare qu’il est vendu derrière des barricades. Les prix du lait et du pain ont doublé en un an en Egypte.
Aux Philippines, les autorités ont averti que les citoyens qui stockaient du riz pourraient être accusés de sabotage économique.
En Haïti les émeutes ont été particulièrement violentes cette semaine, faisant au moins 5 morts et une vingtaine de blessés lors des affrontements avec les forces de l’ONU sur place.
L’ensemble des prix alimentaires mondiaux a bondi de 83% au cours des trois dernières années, selon la Banque mondiale. Elle estime que la hausse des prix du blé a atteint 181 %. De plus en plus de personnes passent la journée sans manger.
Et pourtant… des marchés de par le monde abondent en nourriture, et « chez-nous » la saison des régimes d’amaigrissement est arrivée Oui ! des marchés de par le monde abondent en nourriture que des personnes ne peuvent tout simplement plus se payer !
«Le pauvre ne peut plus manger ! ON A FAIM».
La planète bleue chante sa plainte le blues de sa voix déchire le coeur des amoureux.
Je suis toujours aux Monts, c’est le printemps, une lumière douce et dorée nimbe le parc, des oiseaux chantent…et pourtant mon cœur s’est mis à pleurer !
J‘ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire;
j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.
Cœur, sacré cœur, quand t’avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t’avons-nous pas assisté ?
Et le Cœur repondit : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites.
t. aka n’importe qui.