Nostalgie de la lumière, Nostalgie de l’Un
Puisqu’il n’y qu’UN qui Est, il n’y aurait d’Amour que pour soi-même ?! Et si l’on se suffit à soi-même, a-t-on besoin d’autrui ?
Si l’on se suffit à soi-même on n’a pas besoin d’amis pour combler un manque, pour l’utiliser. On aime son ami pour lui même, parce que c’était lui, parce que c’était moi. L’amitié, dans ce sens, est à elle même sa propre fin. Elle est une pure gratuité. C’est dans cet esprit que sont invités ici les « philos », dans cet espace électif intime pour ceux qui cherchent et aspirent à ce qui nous unit. Car ce blog est un point de rencontre, un espace de libre choix réciproque, où vous êtes invités à venir pour le simple plaisir d’être ensemble, pour le plaisir d' »être avec », dans le partage des goûts, souhaitant donner et non pas prendre !
Je dis que l’amitié, c’est aimer ! Peut-on aimer sans s’aimer soi-même ? Peut-on être l’ami d’autrui si l’on est son propre ennemi ? Je pense que non… L’ami est celui qui est en accord avec lui-même, celui qui se souhaite du bien à soi-même pour être en paix avec sa propre conscience, afin que, n’ayant aucun besoin de prendre, son élan vers autrui soit un acte spontané et gratuit. Un mouvement vers l' »Être avec », dans une relation semblable à celle qu’on entretient avec soi-même. Être heureux que l’ami(e) existe pour lui-même et non pour soi, en le remerciant simplement d’être…
L’amitié véritable n’est pas un besoin, et elle n’est possible qu’une fois tous les autres besoins satisfaits. Dans ce sens radical, elle est la gratuité suprême, le don de soi, la grâce.
C’est à cette amitié radicale que je souhaite rendre hommage, aujourd’hui !
Et si comme l’affirme Ibn el Arabi, c’est l’Être en puissance qui désire l’Être en acte, Aimer et Être se conjuguent…
t.
Lire (?!) : L’Archange Empourpré – Shihâboddin Yahyâ Sohravardî (Henri Corbin – Fayard 1976)