1988 / 2008… Et si on parlait d’Amour ?

Almitra dit, Parle-nous de l’Amour.

Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s’étendit sur eux. Et d’une voix forte il dit :

Quand l’amour vous fait signe, suivez le.

Bien que ses voies soient dures et rudes.

Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui.

Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser.

Et quand il vous parle, croyez en lui.

Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins.

Car de même que l’amour vous couronne, il doit vous crucifier.

De même qu’il vous fait croître, il vous élague.

De même qu’il s’élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil,

Ainsi il descendra jusqu’à vos racines et secouera leur emprise à la terre.

Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui.

Il vous bat pour vous mettre à nu.

Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce.

Il vous broie jusqu’à la blancheur.

Il vous pétrit jusqu’à vous rendre souple.

Et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu.

Toutes ces choses, l’amour l’accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la Vie.

Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l’amour et le plaisir de l’amour.

Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l’amour vous moissonne,

Pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes.

L’amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même.

L’amour ne possède pas, ni ne veut être possédé.

Car l’amour suffit à l’amour.

Quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, « Dieu est dans mon cœur », mais plutôt, « Je suis dans le cœur de Dieu ».

Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l’amour car l’amour, s’il vous en trouve digne, dirige votre cours.

L’amour n’a d’autre désir que de s’accomplir.

Mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu’ils soient ainsi :

Fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit.

Connaître la douleur de trop de tendresse.

Etre blessé par votre propre compréhension de l’amour ;

Et en saigner volontiers et dans la joie.

Se réveiller à l’aube avec un cœur prêt à s’envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d’amour ;

Se reposer au milieu du jour et méditer sur l’extase de l’amour ;

Retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ;

Et alors s’endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cœur et un chant de louanges sur vos lèvres.

Le Prophète – Khalil Gibran

1988/2008
Première campagne d’affichage interactive des Humains Associés
Cette campagne gratuite invitait à s’exprimer sur un thème universel : « Et si on parlait d’amour… »
© photo Natacha Quester Séméon

2 réflexions sur “1988 / 2008… Et si on parlait d’Amour ?

  1. L’Ecclésiaste (traduction grecque de l’hébreu ???? Qohelet, « celui qui s’adresse à la foule »)

    Paroles de l’Ecclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem.
    Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. Quel avantage revient-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil? Une génération s’en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours. Le soleil se lève, le soleil se couche; il soupire après le lieu d’où il se lève de nouveau. Le vent se dirige vers le midi, tourne vers le nord; puis il tourne encore, et reprend les mêmes circuits. Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n’est point remplie; ils continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent. Toutes choses sont en travail au delà de ce qu’on peut dire; l’œil ne se rassasie pas de voir, et l’oreille ne se lasse pas d’entendre. Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. S’il est une chose dont on dise: Vois ceci, c’est nouveau! cette chose existait déjà dans les siècles qui nous ont précédés. On ne se souvient pas de ce qui est ancien; et ce qui arrivera dans la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard. Moi, l’Ecclésiaste, j’ai été roi d’Israël à Jérusalem. J’ai appliqué mon cœur à rechercher et à sonder par la sagesse tout ce qui se fait sous les cieux: c’est là une occupation pénible, à laquelle Dieu soumet les fils de l’homme. J’ai vu tout ce qui se fait sous le soleil; et voici, tout est vanité et poursuite du vent. Ce qui est courbé ne peut se redresser, et ce qui manque ne peut être compté. J’ai dit en mon cœur: Voici, j’ai grandi et surpassé en sagesse tous ceux qui ont dominé avant moi sur Jérusalem, et mon cœur a vu beaucoup de sagesse et de science. J’ai appliqué mon cœur à connaître la sagesse, et à connaître la sottise et la folie; j’ai compris que cela aussi c’est la poursuite du vent. Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa douleur.

    Ses autres textes:
    http://www.campuslive.ch/lausanne/Bible/Old/21.Ecclesiaste.html

    De façon très heureuse d’autres « prophètes » sont venus ouvrir des portes à cette désespérance.

  2. Un grand silence est réponse, aussi l’absence,
    Mais dans l’amour tout est présence, chair et sens.
    Dans le silence l’appel vient, mais est-il entendu ?
    O ces mirages qui l’effacent, ces chiens faméliques.

    MAJNOUN

    La lumière tombe le soir, ensorcelle les ors, creuse les silences.
    L’absence se présuppose, s’induit de maladroits octaves, assonants,
    L’absence est grondante d’appels, mais vers où mener les pas ?
    Tant les directions sont ouvertes, mémoires et victuailles…

    Vers où aller pour s’oublier, être toute l’aimée, la présente ?
    Qu’importe l’espace, le souverain orgasme de la distance crue,
    Elle est toute douceur, l’aimée, elle crée ce que tu penses,
    Dépense et elle sera l’apaisante caresse, le flux vivifiant.

    Cherche en toi le paysage qu’elle aime, le lutrin de son chant,
    Cherche le chemin illuminé par l’agilité féconde de son pas,
    Cherche les résonances des pièces où elle peut séjourner,
    Cherche en toi ce miroir vers lequel elle se penche mirée, belle.

    Elle est signe à tout endroit où léger, ton pied se pose en prudence,
    Elle désire tes plaintes, ta nostalgie née à ce souvenir si enfoui,
    C’est elle qui démasque le réel à tes yeux éblouis, si tôt venue,
    Tu es elle et tu meurs à te croire éloignée et disjoint…

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