Le Chant de la Transparence

Le Chant de la Transparence

Une fois arrivée au sommet de la montagne, je grimpe encore et j’entend (enfin !) le chant de la transparence, harmonieux et pur, qui va se déployant en harmoniques et s’approfondissant à la juste mesure de la fondamentale jusqu’au jaillissement de la matière substantiée.

Me voici face à face, vide et plénitude unie par une presque infinie distance, touchée par tant et tant d’intime silence. L’être, perçu en trans-apparence, comme une sorte d’irréalité (aussi réelle que la réalité peut l’être) et à travers la transparence diaphane, la communion poétique s’accomplit en fait !

Et qui est cet étrange reflet vu ? Est-ce moi ? Est-ce toi ? Ou est-ce la lumière évanescente de nos projections anciennes ?
Me voici enfin au-delà des images, revenue à la nudité primordiale ! L’image a vu le créateur d’ images, et l’ayant vu elle a compris son origine et sa destinée.
Vide, rien que vide, plus de moi, plus de toi ! Rien.

Rien et pourtant… l’ineffable joie est là !

Arrivée au sommet de la montagne, je grimpe encore, encore…

t.
Paysage (partie inférieure), par Sesshû, 1481

4 réflexions sur “Le Chant de la Transparence

  1. Infiniment léger,le son de Tatihannah,court dans l’espace et bondit sur mon coeur.
    Je vous salue avec gratitude,femme aux semelles de vent.

  2. Et d’un leger coup d’ailes,
    sur des semelles de vent,
    Nous donne des nouvelles de l’en-haut de la montagne.
    Des cîmes de Lumière
    Du chemin elevé
    Du chant de la Vie

    et un écho résonne dans mon coeur qui dit OUI !

  3. Vous avez de la chance, en ces sommets il est beaucoup de solitude et peu de poésie. Les ailés cherchent une proie, elles sont si rares, abandonnez-vous à l’Aimé

    RENCONTRE

    Quand tu viens, les méandres du temps s’alignent rectilignes,
    De cet impact détruisant le sommeil il n’est de centre que nous-mêmes,
    La conscience éperdue de n’avoir plus de murs enceignant sa maison
    S’éparpille soudain comme nichée malhabile sous le cri du faucon…

    Quand tu viens, le rêve subjugué s’emballe, folle cavale ivre de vent,
    Malgré l’effroi montant, brouillard nocturne, des abîmes côtoyés…
    Mais ce don est aussi une main ferme, elle ouvre les chemins
    Chatoyants de l’instant. Quite après, ébloui par toutes ces
    Trajectoires merveilles à perdre tes signes de vue, un instant…

    Quand tu viens, tout est à reconquérir, notre lecture est usée,
    Du nouveau territoire il n’est d’obscurité que celle que nous portons,
    Certitudes anciennes, instruments dérisoires, elles ne savent plus
    Qui du pôle est guidé…
    La peur de s’égarer, aiguillon tyrannique, pousse vers l’action
    Quand l’abandon doit être…

    Si le guide à notre folie a su éviter l’errance maladive,
    Il saura aussi préserver le jardin,
    Là-bas
    Après l’opacité immatérielle de la brume.

    S’il a été des lieux vus,
    Si des pas ont dansé sur les chemins du rêve,
    Il n’est que de garder précieuse la vision,
    La prudence raffermit les agrès salvateurs…

    Mais le rêve reste rêve s’il n’est répétition du cœur
    De la parole qui ouvre…

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