Le 8 octobre 2024 le jour d’après

Je ne m’étais jamais vraiment sentie juive, mais humaine, simplement humaine. Ma mère, l’ainée d’une famille qui a toujours tout fait pour cacher ses origines juives, avait la peur au ventre. C’est d’ailleurs l’une des raisons de mon exil familial. À sa disparition, j’ai pris la décision d’assumer pleinement l’héritage de notre judéité, et d’ajouter à mon nom de famille celui de mon arrière-grand-mère. Sans m’y attarder davantage…

Et puis est arrivé le jour maudit de l’abomination et de la désolation : le pogrom du 7 octobre 2023, perpétré par le Hamas-ISIS en Israël. Depuis ce jour maudit, qui a duré toute une année, je crie, j’assume, je revendique cette identité – moi qui, pendant toute la durée de ma longue existence, ai toujours refusé de me déterminer, de me définir, de me fixer une appartenance autre qu’humaine, de m’identifier à quoi que ce soit.

OUI ! Face à cet impossible deuil, face à la présence de l’inhumanité au cœur même de l’humanité, j’assume pleinement ma judéité, car pour moi, la judéité est tout simplement l’autre nom de l’humanité !

La Lumière vaincra les ténèbres. D’ailleurs, en regardant bien, nous pouvons déjà voir qu’une aube nouvelle approche et pointe à l’horizon lointain… Mais son déploiement dépend absolument de nous. Ici et maintenant.
Le combat continue ! #JeSuisDebout #AmIsraëlHaï
Liberté, Égalité, Fraternité, Laïcité
Vive L’humanité et Vive La VIE ! 

 

Hannah, est-ce que tu m’entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah !, par Charlie Chaplin

Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’avidité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’Humanité.

Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront, et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples. Et tant que les hommes mourront, la liberté ne pourra périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, ceux qui vous méprisent et font de vous des esclaves, enrégimentent votre vie et vous disent ce qu’il faut faire, penser et ressentir, qui vous dirigent, vous manœuvrent, se servent de vous comme chair à canons et vous traitent comme du bétail. Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes-machines avec des cerveaux-machines et des cœurs-machines. Vous n’êtes pas des machines ! Vous n’êtes pas des esclaves ! Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur. Vous n’avez pas de haine, seuls ceux qui manquent d’amour et les inhumains haïssent. Soldats ! ne vous battez pas pour l’esclavage, mais pour la liberté !

Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est au dedans de l’homme », pas dans un seul homme ni dans un groupe, mais dans tous les hommes, en vous, vous le peuple qui avez le pouvoir : le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, en avez le pouvoir : le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure. Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut nous unir, il faut nous battre pour un monde nouveau, décent et humain qui donnera à chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité. Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir – ils mentent. Ils ne tiennent pas leurs promesses – jamais ils ne le feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais réduisent en esclavage le peuple. Alors, battons-nous pour accomplir cette promesse ! Il faut nous battre pour libérer le monde, pour abolir les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront vers le bonheur de tous. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous !

Hannah, est-ce que tu m’entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève les yeux, Hannah ! L’âme de l’homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l’arc-en-ciel, vers la lumière de l’espoir. Lève les yeux, Hannah ! Lève les yeux !

Extrait : Chaplin : Le discours final du Dictateur
Pour le texte original en anglais : The Final Speech from The Great Dictator

Mes sœurs afghanes

Que puis-je dire, écrire ou faire pour empêcher la nuit de tomber et d’ensevelir mes sœurs Afghanes ?

« Si je ne réponds pas de moi, qui répondra ? Si je ne réponds que de moi, suis-je encore moi ? Si pas maintenant, quand ? » Talmud de Babylone

« Répondre, c’est s’engager dans une relation de responsabilité ; reconnaître autrui dans cette imprenable altérité qui m’oblige et justifie mon existence. De toute éternité, un homme répond d’un autre. Qu’il me regarde ou non, il me regarde ; j’ai à répondre de lui. » Levinas

Il est un moment où le silence est le seul témoignage possible de l’infinie tristesse qui nous habite !

Mais il y a silence et silence…

Contre le silence des lâches, des égarés, des adorateurs du néant, soumis à l’obscurantisme et se livrant à la servitude volontaire qui fait s’éteindre toutes les lumières de la raison.

Contre le silence des pantoufles, celui des vies bien confortables, indifférentes aux bruits et aux malheurs du monde.

Entendons le silence de tous ceux dont on fait taire les paroles, trop vraies, trop libres.

Entendons le silence de tous ceux à qui on n’a pas transmis les mots pour le dire…

Certes, j’ai conscience de n’avoir pas renié mes valeurs, d’avoir toujours donné le meilleur de moi-même, bref, d’être restée fidèle – en bataillant de toutes mes forces – à tous mes rêves d’enfant ! Mais… j’ai aussi conscience que j’appartiens à la famille humaine, et que nous, êtres humains, « nous sommes tous responsables de tout et de tous devant tous, et moi plus que les autres. » Dostoïevski

Mon précepteur – que son nom soit béni ! – m’a appris qu’il y avait un moment où il fallait savoir avoir honte de soi-même. J’en suis là ! J’ai honte de notre inhumanité !

Il est conseillé, lors de la plus longue nuit, d’allumer une chandelle dans l’obscurité.

Notre civilisation sombre dans la terreur de l’obscurantisme islamique, glissant sans résistance dans le fanatisme islamo-gauchiste, entraînée vers l’abîme par tant de processions de lâches dont la docilité trahit l’abdication, qui prétendent ne pas voir, ne pas savoir, mais qui ne font que semblant de dormir, sachant pertinemment leur renoncement, leur fuite, leur faiblesse, leur inconsistance, leur indifférence au malheur du monde !

Incrédules d’eux-mêmes, somnambules, ils attendent que la mort les délivre de la responsabilité du vivant !

Pendant ce temps-là, en Afghanistan, se déroule le plus grand crime contre l’humanité depuis la Shoah ! Les terroristes obscurantistes et féminicides ont prescrit l’effacement intégral et définitif des femmes, par une loi les obligeant « à se couvrir le visage et le corps », et exigeant « que leur voix ne soit pas entendue ».

Elles n’ont plus d’autre choix que de se taire et se cacher si elles veulent sortir de chez elles. Si elles veulent rester en vie !

LES VOILÀ ENSEVELIES VIVANTES ! Elles n’ont plus d’autre choix que DISPARAÎTRE !

Or, comme dit Levinas, le visage est ce qui nous interdit de tuer. Et voilà que les femmes et les filles afghanes sont exclues par décret de cet interdit-là. Par décret, elles sont déjà à moitié mortes !

Aurons-nous le courage, au nom de l’humanité, de regarder cela en face ?

Cela nous concerne toutes et tous ! Allons-nous réagir, faire entendre leur cri silencieux de détresse, ou regarder ailleurs, tourner notre visage et laisser s’accomplir le crime abject des barbares ?

THAT IS THE QUESTION.

Quant à moi, je ne me laisserai jamais faire. Je continuerai à crier, fût-ce dans le désert, parce que je suis un être humain et qu’à ce titre, « je suis responsable de tout et de tous devant tous ».

C’est pourquoi rien ne me fera taire : en dépit de ma toute impuissance, je serai leur visage et leur voix !

ET VOUS ?

Veiller est tout, Les Mille et Une Nuits

Veille dans tout ce que tu fais ! Ne te crois pas déjà éveillé. Non, tu dors et rêves.

Cette nuit me sont venus en mémoire des passages du livre Les Mille et Une Nuits. Il s’agit d’une course contre la montre pour trouver le remède efficace à une terrible menace : une menace de mort. L’urgence est de rester éveillés car : « à qui s’endort arrive malheur » !

Schéhérazade, avec courage, s’expose volontairement à devenir l’épouse du Roi, sans appréhender la mort à laquelle elle se savait destinée le lendemain, comme les autres femmes qui l’avaient précédée. Comme elle, je me suis dit que nous avions devant nous mille et une nuits pour sauver notre démocratie du chaos. Agir dès maintenant, sans se laisser paniquer. Rester éveillés en luttant de toutes nos forces contre l’endormissement. Pour que demain exista encore !

VEILLER EST TOUT

L’homme est fermement convaincu qu’il veille ; mais en réalité, il est pris dans un filet de sommeil et de rêve qu’il a tissé lui-même. Plus ce filet est serré, plus puissant règne le sommeil. Ceux qui sont accrochés dans ses mailles sont les dormeurs qui marchent à travers la vie comme des troupeaux de bestiaux menés à l’abattoir, indifférents et sans pensée.

Les rêveurs voient à travers les mailles un monde grillagé, ils n’aperçoivent que des ouvertures trompeuses, agissent en conséquence et ne savent pas que ces tableaux sont simplement les débris insensés d’un tout énorme.*

REVEILLONS- NOUS !

Le premier pas vers ce but est si simple que chaque enfant le peut faire. Seul celui qui a l’esprit faussé a oublié comment on marche et reste paralysé sur ses deux pieds parce qu’il ne veut pas se passer des béquilles qu’il a héritées de ses prédécesseurs.

Veiller est tout.

Veille dans tout ce que tu fais ! Ne te crois pas déjà éveillé. Non, tu dors et rêves.

Rassemble toutes tes forces et fais ruisseler un instant dans ton corps ce sentiment : à présent, je veille !

Si cela te réussit, tu reconnaitras aussitôt que l’état dans lequel tu te trouvais apparaît alors comme un assoupissement et un sommeil.

C’est le premier pas hésitant du long, long voyage qui mène de la servitude à la toute-puissance. À la liberté.

De cette façon avance d’éveil en Éveil*

Paris, le 8 juillet 2024, lendemain du résultat des élections législatives anticipées.

 

*Extrait de « Le matin des magiciens », Gallimard 1960, page 584.

 

Combat pour l’ange : les jeux ne sont pas faits !

NON ! Les jeux ne sont pas faits ! Combat pour l’ange !

Certes, nous voyons en ce moment se dérouler sous nos yeux ébahis une Comedia Senza Arte, une tragédie version péplum, écrite et mise en scène par un coq livrant le dernier combat de son crépuscule, entouré d’une basse-cour de poules et de poulets décérébrés qui cocoriquent dans le vacarme insensé des paroles de haine, de vengeance et de fureur, annonçant que la victoire leur appartient.

Ce ne sont, en réalité, que des bruits de cymbales, répercutant la voix grinçante d’hommes et de femmes creux, vidés de tout libre-arbitre, de créatures soumises, de fantômes, de cauchemars, dont l’existence n’est nourrie que de nos plus anciennes peurs, héritées des nuits d’angoisse passées dans les grottes et les cavernes des Anciens Mondes où régnait la terrifiante obscurité.

Ce sont des gens du passé, issus d’un monde révolu, des créatures rouges, entourées et surveillées par des prédateurs bruns tapis dans la nuit et qui croient leur heure de gloire arrivée — mais qui, au fond d’eux-mêmes, savent que de toutes les croyances et demeures mensongères qui s’écroulent, les leurs seront les premières à sombrer. La phase terminale de décomposition des extrêmes est arrivée !

NON, les jeux ne sont pas faits. Et ce n’est pas parce que les créatures Brunes et Rouges se sont mélangées, au point qu’on n’arrive plus à distinguer les unes des autres, que nous allons sombrer dans la nuit obscure, ou dans le vide de la désespérance !

Ce que nous voyons de nos yeux, ce n’est pas leur triomphe, mais leur aliénation, la fin de leur imposture, la fin de leur monde de mensonges, fait de haines et de promesses factices.

Nous assistons là non pas à l’ascension des extrêmes, mais au début de leur décomposition.
L’ultime râle d’un monde fini !

Ne nous laissons pas attraper par leur vacarme, par ces ombres errantes et grimaçantes qui nous menacent. Elles sont l’expression de leur propre peur, de leur faiblesse, de la défaite de leur propre pensée. Ils se mangeront entre eux et ils le savent : chacun espère rester encore un peu le maître du festin, mais ils finiront par se dévorer les uns les autres. Ça a déjà commencé !

Ce sont eux les perdants, pas nous. Oui, la bascule est là. Mais ce qu’elle annonce est la fin des extrêmes. Tout simplement !

Cela ne se fera pas sans combat, sans souffrances, sans sacrifices. Nous n’avons pas encore gagné cette guerre !  Restons vigilants. Ne nous endormons pas ! Ne nous laissons pas corrompre par l’illusion d’une bataille gagnée sans combat !

Oui ! La fin des extrêmes est annoncée. Mais elle dépend de nous !

Sans aucun doute, ils marcheront, feront du bruit, chanteront leur victoire. Mais ne nous laissons pas illusionner ! Pendant ce temps, ne disons rien, ne nous dispersons pas : agissons ! Si nous le voulons vraiment, nous pouvons gagner cette guerre. Car déjà les lumières de la RAISON se sont mises en orbite. Osons, en silence, incarner la guérison !

« Oh ! crois, ô mon cœur : rien ne va se perdant pour toi. Tien demeure, oui, tien à jamais, ce qui fut ton attente, ce qui fut ton amour, ce qui fut ton combat.« *

Savoir, vouloir, oser, se taire.

*Gustav Mahler, Symphonie n° 2 dite « Résurrection »
Tableau : Saint Michel Archange terrassant le démon de Guido Reni,1636, église Santa Maria della Concezione dei Cappucini à Rome.

#MeToo ! En solidarité avec vous, cher Bruno Questel !

Dans Difficile Liberté, Emmanuel Levinas dit : “Ma liberté n’a pas le dernier mot, je ne suis pas seul”, en visionnant votre témoignage en vidéo, cher Bruno Questel, j’ai été submergée par votre souffrance, mêlée à mes propres souvenirs.

Ce que je vais dire ici m’est particulièrement difficile. Car “never explain, never complain” est un principe que j’ai fait mien absolument. Ceux qui me connaissent savent mon attachement radical à la liberté. Et il y a parfois dans ce type de témoignage quelque chose de la délation, et toutes les délations me font horreur. Je ne suis pas pour le “name and shame”. Dans le même temps, l’injustice m’insupporte. Je suis ainsi faite que j’aime les moutons, mais pas les troupeaux. Le vrai, le beau et le bien sont mes phares, mais je suis ravie et revendique haut – et quelques fois très fort – de ne pas faire partie des “gens du bien”. Je ne suis pas la mère de la Vérité, et le doute est toujours dans mon esprit. Le fait de me savoir imparfaite ne m’a jamais posé problème : qui dit imparfait dit perfectible, donc l’espoir est là ! Je ne supporte pas non plus les coupeurs de têtes (qui finissent d’ailleurs toujours pour avoir eux-mêmes la tête coupée), ni les lâches qui regardent et laissent faire.

Les vagues de hashtag sur les réseaux ont toujours eu leur part d’ombre et de lumière : tantôt révélateurs, tantôt propagateurs d’injustice et de misère. Ce n’est pas ce que j’ai rêvé lorsque je me suis réjouie de l’arrivée d’Internet. Je fais partie des tout premiers à avoir contribué à son développement en France, et l’arrivée du web, et plus tard des réseaux sociaux, demeure cependant pour moi une source de joie et l’espoir d’un monde meilleur, fait d’échanges et de partage, où nous sommes chacun à la fois hôte et invité. Cette joie est toujours intacte. Même quand mes proches et moi-même avons subi des attaques destructrices, même aujourd’hui quand je vois les torrents d’injures, de mensonges, de bassesses et de vilenies qui se répandent sur les réseaux, même avec certaines vagues d’indignations collectives et sélectives qui valent moins d’un kopeck, et appellent toujours à aller vers ce qui nous divise.

Alors comment s’y retrouver ? Dans un tel chaos universel, entre la cancel culture, le communautarisme, l’indigénisme, la Covid, les revendications et dénonciations de tout type, légitimes ou non, chacune avec son hashtag, que dire ? Comment ne pas être profondément troublée ? Que puis-je faire, écrire ou dire, « pour empêcher la nuit de tomber ? » Pour empêcher l’obscurité – et l’obscurantisme ! – de nous envahir…

Dans ce chaos, trois préceptes me guident tous les jours. Le premier est d’Hillel : « Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ? Si je suis seulement pour moi, que suis-je ? Et si pas maintenant, quand ? »

Le deuxième est encore d’Hillel : « Ce que tu ne voudrais pas que l’on te fît, ne l’inflige pas à autrui. C’est là toute la Torah, le reste n’est que commentaire.”

Et le troisième est celui du rav rabbouni Yeshoua, aussi connu comme Jésus : “Aimez-vous les uns les autres.”

Pour moi, les trois ne font qu’un. Si je ne suis que pour moi, si j’inflige aux autres les souffrances et les injustices que l’on m’a causées, si celles des autres m’indiffèrent, alors en vérité je n’aime pas, ni moi, ni les autres. Si la compassion, l’empathie, la solidarité, la fraternité ne sont que des mots prononcés par une “timbale creuse” d’humanité, débordante d’hybris, alors je ne suis rien !

Alors voilà, Bruno Questel, cette vérité intime (même si elle n’est pas cachée : ceux qui me connaissent savent), je l’énonce ici publiquement pour vous : me too ! Moi aussi, j’ai été violée ! J’avais cinq ou six ans, et je n’ai jamais oublié. L’infinie tristesse de cette enfant violée est toujours présente. Depuis, j’ai appris le pardon. Pardonner pour se libérer. Pardonner non pas pour seulement survivre, mais pour VIVRE intensément, humainement, poétiquement, amoureusement !

J’écris cela pour vous, qui m’avez bouleversée, mais aussi pour moi, en gage de respect, de dignité et de fidélité envers moi-même et tout ce en quoi je crois. Et aussi pour saluer et soutenir le courage de ceux qui témoignent aujourd’hui.

Vous dites sans haine et avec humanité : « Ce n’est ni un hashtag, ni une loi qui feront que demain, il ne se passera plus rien. Il faut construire collectivement l’humanité pour que ça ne se reproduise plus. »**

Absolument d’accord avec vous, j’ajoute : aimons-nous les uns les autres, même trop, même mal ! Apprenons à aimer vraiment. Et ce que nous ne voulons pas que l’on nous fît, ne l’infligeons pas à autrui.

Salut en humanité !

PS : je ne serai jamais une victime, alors de grâce, ne me considérez pas comme telle. Ce que j’avais à dire, je l’ai dit, et je n’ai rien à ajouter à ce sujet. Une pensée pour mon ami Nicolas Noguier.

* « Pédophilie : le député Bruno Questel brise le silence », La Chaîne Parlementaire.

** Bruno Questel, député de l’Eure violé à 11 ans : « Ce sont des faits qui vous marquent à jamais », France 3 Normandie

Illustration : Pierre Soulages, Peinture_162 x 127 cm_14 avril 1979, Musée Fabre.