Mes sœurs afghanes

Que puis-je dire, écrire ou faire pour empêcher la nuit de tomber et d’ensevelir mes sœurs Afghanes ?

« Si je ne réponds pas de moi, qui répondra ? Si je ne réponds que de moi, suis-je encore moi ? Si pas maintenant, quand ? » Talmud de Babylone

« Répondre, c’est s’engager dans une relation de responsabilité ; reconnaître autrui dans cette imprenable altérité qui m’oblige et justifie mon existence. De toute éternité, un homme répond d’un autre. Qu’il me regarde ou non, il me regarde ; j’ai à répondre de lui. » Levinas

Il est un moment où le silence est le seul témoignage possible de l’infinie tristesse qui nous habite !

Mais il y a silence et silence…

Contre le silence des lâches, des égarés, des adorateurs du néant, soumis à l’obscurantisme et se livrant à la servitude volontaire qui fait s’éteindre toutes les lumières de la raison.

Contre le silence des pantoufles, celui des vies bien confortables, indifférentes aux bruits et aux malheurs du monde.

Entendons le silence de tous ceux dont on fait taire les paroles, trop vraies, trop libres.

Entendons le silence de tous ceux à qui on n’a pas transmis les mots pour le dire…

Certes, j’ai conscience de n’avoir pas renié mes valeurs, d’avoir toujours donné le meilleur de moi-même, bref, d’être restée fidèle – en bataillant de toutes mes forces – à tous mes rêves d’enfant ! Mais… j’ai aussi conscience que j’appartiens à la famille humaine, et que nous, êtres humains, « nous sommes tous responsables de tout et de tous devant tous, et moi plus que les autres. » Dostoïevski

Mon précepteur – que son nom soit béni ! – m’a appris qu’il y avait un moment où il fallait savoir avoir honte de soi-même. J’en suis là ! J’ai honte de notre inhumanité !

Il est conseillé, lors de la plus longue nuit, d’allumer une chandelle dans l’obscurité.

Notre civilisation sombre dans la terreur de l’obscurantisme islamique, glissant sans résistance dans le fanatisme islamo-gauchiste, entraînée vers l’abîme par tant de processions de lâches dont la docilité trahit l’abdication, qui prétendent ne pas voir, ne pas savoir, mais qui ne font que semblant de dormir, sachant pertinemment leur renoncement, leur fuite, leur faiblesse, leur inconsistance, leur indifférence au malheur du monde !

Incrédules d’eux-mêmes, somnambules, ils attendent que la mort les délivre de la responsabilité du vivant !

Pendant ce temps-là, en Afghanistan, se déroule le plus grand crime contre l’humanité depuis la Shoah ! Les terroristes obscurantistes et féminicides ont prescrit l’effacement intégral et définitif des femmes, par une loi les obligeant « à se couvrir le visage et le corps », et exigeant « que leur voix ne soit pas entendue ».

Elles n’ont plus d’autre choix que de se taire et se cacher si elles veulent sortir de chez elles. Si elles veulent rester en vie !

LES VOILÀ ENSEVELIES VIVANTES ! Elles n’ont plus d’autre choix que DISPARAÎTRE !

Or, comme dit Levinas, le visage est ce qui nous interdit de tuer. Et voilà que les femmes et les filles afghanes sont exclues par décret de cet interdit-là. Par décret, elles sont déjà à moitié mortes !

Aurons-nous le courage, au nom de l’humanité, de regarder cela en face ?

Cela nous concerne toutes et tous ! Allons-nous réagir, faire entendre leur cri silencieux de détresse, ou regarder ailleurs, tourner notre visage et laisser s’accomplir le crime abject des barbares ?

THAT IS THE QUESTION.

Quant à moi, je ne me laisserai jamais faire. Je continuerai à crier, fût-ce dans le désert, parce que je suis un être humain et qu’à ce titre, « je suis responsable de tout et de tous devant tous ».

C’est pourquoi rien ne me fera taire : en dépit de ma toute impuissance, je serai leur visage et leur voix !

ET VOUS ?

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