Ave, Anne-Marie Parizot !

Salut en immortalité

30 septembre 1954 – 22 juillet 2008

« Regarde, des anges diffusent à travers l’espace
leurs sentiments qui ne cessent jamais.
Notre incandescence leur serait froideur.
Regarde, des anges rougeoient à travers l’espace.

Cependant qu’à nous, qui n’en savons rien d’autre,
tantôt une chose se refuse, tantôt une autre échoit en vain,
eux marchent, enthousiasmés par ce qu’ils ont à accomplir,
à travers leur domaine pleinement achevé. »

Regarde, ma mie…
tes atomes dansent !
Là où tu es, le désir du cœur se réalise,
« nulle part autour de toi il n’est fait de tort aux choses »,
tout est musique et infinie bonté.

Chante, chante avec les Anges !

Ave, Ave, Ave Anne-Marie !

(Voir aussi les hommages de Girl Power 3 et ET d’Orion).

Vider le vide

S’unifier à la nature, afin d’en ressentir l’essence.

Être en harmonie avec l’intuition intérieure.

ET PUIS

Atteindre la plénitude en diminuant le plein qui est en soi.

S’en tenir au fond et non à la surface.

Se libérer des rationalisations, accueillir ce qui se présente sans anticipation, spontanément !

Connaître sans voyager, comprendre sans regarder, accomplir sans agir.

Demeurer désintéressée et disponible à recevoir cet être qui m’est plus intérieur que moi-même.

Acquérir une attitude qui n’attache, au milieu des bruits et des fureurs du moi, aucune importance à la mort, et considère le cycle des naissances comme naturel et nécessaire. Et néanmoins, l’ayant compris, changer de plan de nécessité afin d’y échapper.

Laisser le vent m’emporter à ma destination…

QUOI

Comment admettre que notre personnalité à laquelle nous attribuons une existence indépendante de nos actions ne soit que le simple produit de nos action?

ALORS…

Ton image réside dans mes yeux, ton nom n’est pas hors de mes lèvres, ton souvenir est au plus profond de mon être. À qui donc parlerais-je, à qui donc écrirais-je, puisque Tu es partout où je suis, et que je suis partout où Tu es ?

En passant, comme une lampe allumée qui a donné un baiser à une lampe qui ne l’était pas encore, puis s’en est allée…

TOUT ÇA POUR ÇA ?

OUI !

PPDA : hommage

«Comme vous le savez, j’adore ce que l’on appelle la traversée du désert. On verra bien ce que l’avenir va me réserver. Sans doute qu’il y en aura d’autres, puisque j’aime cette idée… Je trouve que c’est bien. C’est des moments où l’on se ramasse sur soi, où l’on se concentre sur l’essentiel (…) C’est mon profond état d’esprit. J’ai toujours été comme cela… dans l’idée qu’à un certain de moment de sa vie il faut savoir ramener profondément sur le coeur de ce que l’on est à l’intérieur, ne pas se laisser polluer par les agressions extérieures ou les émotions extérieures, et penser juste à l’essentiel, et au petit garçon que l’on a été… »

Décréation

Je chante, et ton âme frémit en reconnaissant d’anciennes paroles ; une voix qui est en toi, et qui s’était tue depuis bien longtemps*…

Vivre quotidiennement la page blanche, avec amour et désintéressement, permet au Tout de se transfigurer.

Le sublime (ou ce que nous appelons ainsi) tient à l’essence de notre être.

Comment échapper au superficiel, à la bassesse, à la malveillance, à cette force qui nous pousse à avoir toujours plus de pouvoir, à vouloir tout posséder, maîtriser et mépriser ?

Par la poésie, c’est-à-dire par cette surprise qui fait qu’à chaque souffle l’on découvre une harmonique, un aspect nouveau à ce qui semble complètement monocorde, superficiel et malveillant.

La vraie parole poétique est silencieuse.

Non pas dire ou écrire, mais vivre la poésie, ce chant intérieur.

Vivre sans laisser de traces de son passage !

Bâtir des œuvres, remporter des victoires sans y inscrire son nom.
Accepter non seulement de mourir pour soi, mais aussi de mourir pour les autres, disparaître à jamais…

Que valent la reconnaissance, la fortune et les honneurs, au regard de la richesse intérieure ?
Au regard de la plénitude du vide ?

Ô naïf !
Tu es parti à la recherche de la forme et tu t’es égaré. Tu ne peux pas la trouver parce que tu as abandonné la réalité.
Parfois on l’appelle “arbre???, parfois “soleil???, tantôt “mer???, tantôt “nuage???.
Quiconque cherche le nom seul est perdu. Pourquoi t’attacher au nom ?**

On regarde. On ne voit rien. On l’appelle l’Invisible.
On écoute. On n’entend rien. On l’appelle l’Inaudible.
On palpe. On ne touche rien. On l’appelle l’Imperceptible.
Cela s’appelle la forme du sans-forme, l’image du sans-chose.

Où la solitude pourrait-elle être, puisque nous portons en nous-mêmes quelqu’un qui nous suit partout et nous soutient sans cesse ?
Où pourrait se trouver le Vide, quand la Présence, cette Plénitude du Vide, est omniprésente ?

Tu te crois Homme parce que tu me crois D.ieu.
Tu me crois D.ieu parce que tu te crois Homme.

Il n’y a point de maître dans la conscience, mais uniquement des sujets, tous souverains, qui s’entre-saluent.
Il n’y a point d’autre dans la conscience, mais uniquement des variations sur un même « je » qui s’entre-saluent.

Lorsque toute la souffrance a été dite, que tous les reproches au créateur ont été faits, alors, soudain, apparaît l’interchangeabilité du « toi » et du « moi ».

« Je » ne peut être un autre !

*Le Sefer Ha Zohar (Livre de la Splendeur), t. II, p, 165-166.
** *Djalâl-al-Dîn Al-Rûmi (1207-73), Mathnawî
karesansui ou jardin de roche.
Jardin Zen du temple Ryoanji – Kyoto

Ingrid Bétancourt : bienvenue à la Vie !

Elle est donc « revenue de l’enfer » en remerciant D.ieu et en appelant à la Paix.

L’alliance de l’humilité et de la force intérieure qu’elle a manifestée est une belle leçon de Vie et d’humanité.

Elle n’était pas seule. Il faut aussi penser aux autres otages, y compris aux FARC, otages de leur propre idéologie.

Puissent la Vie, la fraternité et la solidarité triompher de tous les obstacles, intérieurs et extérieurs ! Amen.

La Vie bénie soit-Elle !

NB (addendum du 5 août) : Je suis un peu perplexe. Autant sa libération et ses premières paroles, pleines de force et de dignité, étaient effectivement belles et émouvantes, autant la suite, jusqu’à aujourd’hui tout du moins, me laissent mal à l’aise. Toute cette mise en scène réglée comme du papier à musique, toutes ces “mondanités???, c’est comme si quelque chose allait de travers… Mais bon, qui peut dire ce qui est “normal??? après un tel enfer ? Le malaise persiste néanmoins, et une certaine inquiétude…