Dualitude

Tu es comme si Tu n’avais créé que des métaphores et comme si Tu n’étais que par façon de parler…



J’ai contemplé Ta Beauté, et j’étais transpercé par Ta trans-apparence .

Depuis mon coeur est rempli de vide et de silence.

O perplexité !

À qui ces paroles sont-elles adressées, est-ce à Toi, est-ce à moi ?

L’espace danse, le temps danse, l’uni-vers danse.

Toutes les choses sont en mouvement parce qu’il n’existe dans l’univers que Ta Danse !

L’immobilité de l’espace n’est qu’apparente car en Toi tout danse.

Et cette danse est le voyage de l’être en Soi, de Toi en Toi.

À qui ces paroles sont-elles adressées, est-ce à Toi, est-ce à Moi ?

O Toi qui es absent là, nous T’avons trouvé ici !

t.

Tableau: John Everett Millais – 1829 – 1896

Le chemin du vent ardent

Vivre ce n’est pas un discours, vivre c’est prendre le chemin du vent. Or on ne prend le chemin du vent qu’en dansant, car c’est en dansant qu’on arrive à la nudité qui est le sauf-conduit pour la vraie vie ! Au-delà, il nous faut nous laisser guider par le son de la flûte du roseau qui, comme nous le confie Rumi, émet un son de feu et non de vent. L’ardent désir de la vraie vie nous fera in fine prendre feu et ainsi déchirer les voiles qui nous ont tenu éloignés de l’Ami, le Vrai, le Réel ! Le son de la flûte, son feu, remonte si loin en arrière dans le temps qu’il finit par transformer le temps en espace, et l’espace en lumière, et la lumière en absolue transparence.
Ecoute donc, écoute la flûte de roseau et sa plainte, car en même temps qu’elle chante la séparation, elle est le son, l’échelle musicale qui conduit à l’union…

t.

Photo:
Deux amas d’étoiles , M46 et M47, dans la constellation de la Poupe, dans Argo

Entrez, c’est ouvert !

Fenêtre sur cour

En contemplant la fenêtre de « ma » cour intérieure, un bruissement d’abeilles s’est répandu dans l’enceinte entre deux immeubles enclochés. Le souffle a suspendu son envol à la vue de ce qui lui semblait être un frémissement d’ailes musicales à travers un son diaphane, cristallin. En prêtant l’oreille intérieure, le constat s’est fait que ce n’était pas tout à fait cela. Il s’agissait de quelque chose de plus silencieux que le silence, de plus léger que le souffle, quelque chose au-delà de la gamme des sons, au-delà de la portée de la lumière !

Quelque chose d’avant la Parole !

Ce dont on ne peut parler, il faut le taire, nous conseille l’ami Wittgenstein. Que reste-t-il, que nous reste-t-il pour communiquer, échanger, dire de ce dont on ne peut pas parler ? Il nous reste tout et rien, il nous reste l’Ouverture, la contemplation non plus de notre image, mais de l’Ouvert.

Comme dit Maximov, tout n’est que cendre et poussière, tout, sauf le temple à l’intérieur de nous. Il est à nous, avec nous dans les siècles des siècles.

Entrez, et constatez par vous mêmes ce dont on ne peut pas parler !

t.

Photo: Sacha QS.

Les jaillissements de Lumière

Hommage à la Douzième porte

Ô formes d’éternité, me voici.

Je suis une parcelle des parcelles de la Grande Âme Incandescente, une parcelle des parcelles de la Divinité.

Je suis l’éternel Amant de la Divine Amie.

Avant toute création, Elle existait. Avant toute forme, Elle existait.

Quand il n’y avait rien, Elle était. Quand le Rien n’était pas nommé, Elle était.

Quand le Chaos était roi, Elle était. Quand le Chaos devint l’Ordre, Elle était.

Quand les Destin n’était pas, Elle était. Quand le Destin montra sa face, Elle était.

Quand on ne l’a pas trouvée, Elle est. Quand on ne la voit pas, Elle est.

Elle n’est pas à droite. Elle n’est pas à gauche. Elle n’est pas dessus. Elle n’est pas dessous. Elle est dedans,
ELLE EST DEDANS,
ELLE EST DEDANS.

Condensée dans les éthers, Elle est lumière.

Condensée dans la matière, Elle est chaleur.

Condensée dans les corps, Elle est mouvement.

Condensée dans les cieux, Elle est nuage.

Condensée dans la terre, Elle est feu, Elle est glace, Elle est source vive.

Condensée dans la graine, Elle est l’arbre.

Condensée dans le germe, Elle est moi-même, je suis Elle et Elle est moi.

Donc, salut à la Parcelle des Parcelles de la Grande Dame Incadescente, par-delà la façade de l’Infini, salut l’âme pure dans `sa’ recherche du Divin Dessous, salut à l’éternel Amant de la Divine Amie.

Donc, salut au possesseur des clefs du Mystère, au maître des philtres et des talismans, à cet Enchanteur de vérité sur les chemins de vérité.

Donc, salut à ce roi d’un empire intérieur, assis sur les rives du rêve et de l’enchantement, au fond de la retraite où brûle l’esprit immortel.

Donc, salut à ce prince du sentiment qui possède dans sa poitrine le briquet du génie, et le clou de l’équilibre fixé dans son coeur.

Donc, salut à ce ressuscité dans les veines duquel habite la vérité à la manière des parfums, et dont le coeur est un magasin d’aromates des Échelles de l’Encens.

Donc, salut par millions de saluts à la Forme resurgie divine, salut à ce dieu renouvelé qui s’est rencontré avec l’ipséité de l’Unique, qui s’est fondu dans les Formes Divines.

Passe, tu es pur.

Désormais, plus de surprise, plus de surprise, plus de décomposition, plus de ténèbres.

Désormais, rien que vérité, rien que vigueur, rien que vie, santé, force.

Désormais rien que félicité paix, béatitude.

Excellent, excellent.

Passe, tu es pur.

 
 
in Le Livre de La Vérité de Parole
J.C. Mardrus
Transcription des Textes Egyptiens Antiques
Troisième jour de Juin MCMXXIV.

Photo : Ricardo Lopes

Cantate à l’enfant

Etui de musicienne
Dans Cela Est Ce Qui Est Là !

L’enfant nouveau né interrogea : Qui suis-je ?
Une voix répondit : Tu es celui qui Est.
Où suis-je ? Une voix répondit : dans l’Univers.
Qu’est-ce que l’Univers, demanda l’enfant ?
L’Espace qui t’enveloppe, répondit la voix.
Où est le début de l’Univers ? Où est la fin de l’Univers ?
Où s’arrête l’Univers ?
L’espace n’a ni début, ni fin, répondit la voix.
Et qu’y a-t-il au-delà ? demanda l’enfant.
La voie répondit : ce qui est ici est dans l’au-delà et ce qui n’est pas ici n’est nulle part.

L’enfant contemple, et en contemplant il se perçoit à l’intérieur de l’espace et il réalise qu’il EST et qu’il sait où il est.

Il se dit donc : je suis là et je sais où je suis.
Et « je suis » est dans l’espace vide…
Et l’enfant réalise que l’espace est ce qui définit ce qu’il Est ! Et qu’il est Cela même et parce qu’il est l’espace il est tout ce qui est.
Et l’enfant se perçoit comme Celui qui Imagine et qui crée par Imagination !

Et l’enfant s’exclama :
Je Suis Est Celui qui Est : Le Vide conscient de Soi-même.
Ceci et Cela, Je Suis !

Photo de natacha quester-semeon