Il ne suffit pas d’éprouver la nostalgie de la lumière, la nostalgie du temps ancien, le temps de l’innocence… Non il ne suffit plus de souffrir de cette folie désabusée qui caractérise notre temps actuel, qui est en effet le temps de la détresse et de la déroute intérieure.
Il nous faut nous orienter autrement, vers une dimension de connaissance, vers cet Orient majeur si cher à l’ami H. Corbin auquel se lève le pur soleil intelligible, et ainsi recevoir dans notre demeure intérieure les feux de cette éternelle aurore. Prêter l’oreille musicale pour entendre l‘Appel affectueux, doux comme le miel, qui nous dit : Élève-toi !
Et dès lors, habiter notre corps poétiquement et pouvoir ainsi répondre à l’Appel en disant : « Me Voici ! »
Se mettre à danser, tournoyant sur soi-même comme l’atome, au Soleil de l’éternité, afin qu’il nous délivre de notre exil de nous même, comme dit Rumi : Vole, vole, oiseau, vers ton séjour natal, car te voilà échappé de la cage et tes ailes sont déployées. Éloigne-toi de l’eau saumâtre, hâte-toi vers la source de la vie.
Oui ! S’élever dans le ciel en tournoyant et quitter ce temps de détresse, aller vers ce « temps » ancien, ce temps d’avant le temps, se laisser emporter par le mouvement éternel, intime, de la fondamentale. Ah ! s’envoler vers le temps « hors des temps » qui est le temps de la délicatesse !
Se retrouver l’âme dans l’âme, enfant d’un monde ré-enchanté où il est naturel de dialoguer avec les pierres, les fleurs, les anges et les ruisseaux.
Devenir radicalement simple en esprit, et vivre seulement dans la Bonté des êtres et des choses.
Amen !
Joyeux Noël à tous, et puisse la grâce vous rendre « à nouveau » l’émerveillement des cœurs enfants, où tout est toujours possible et d’où le dénigrement et la malveillance sont (encore) absentes.