Lascia la spina cogli la rosa

Pour Anne-Marie…

Laisse l’épine, cueille la rose…
La blanche rosée à peine effleurée, se répandra lors que le cœur ne le croira pas.

Les mélodies que l’on entend sont douces, mais celles que l’on n’entent pas sont plus douces encore : aussi, tendre pipeaux, jouez toujours, non pas à l’oreille sensuelle, mais plus séduisants encore modulez pour l’esprit des chants silencieux…

John Keats (celui dont le nom était écrit dans l’eau)


Händel « Lascia la Spina », Cecilia Bartoli

Primus tempus

Nous sommes aux Monts où d’habitude hurle le vent que seule la douceur du printemps apaise. Une lumière de transfiguration auréole le parc et fait jaillir du sol des gouttes d’or. De petites fleurs des champs (à la façon de Botticelli) enveloppent soudainement toute l’étendue, et voilà la Terre parée d’une somptueuse robe de fleurs. C’est l’évidence même : la Terre est un Être vivant. Elle n’est pas simplement esthétiquement vivante, mais concrètement vivante, vibrante, consciente, aimante… Oui ! La Terre est un Ange ! Et son chant est doux. Nulle part ailleurs on n’entendra musique plus tendre que la sienne.

Rencontrer la Terre non point comme un ensemble de faits physiques, mais dans la personne de son Ange, c’est un événement qui ne peut « avoir lieu » que si nous sommes « redevenus des petits enfants »… des enfants qui ont choisi de répondre sur Terre pour les êtres de lumière, pour les fées et les lutins, pour tous les adorables qui peuplent le monde de leur âme !

« Cette perception par l’Imagination active produit non pas une construction arbitraire, fût-elle lyrique, s’interposant devant « le réel », mais fonctionne directement comme faculté de connaissance aussi réelle, sinon plus, que les organes de sens ».

Les eaux, les plantes, les montagnes et le plus infime brin d’herbe savent qu’il n’y a que l’Unité avec l’Unité, l’Unité sortant de l’Unité, l’Unité dans l’Unité et, dans l’Unité, l’Unité éternellement !
Bien qu’il tombe sur l’homme beaucoup de néant sous forme de douleur et de désolation, il demeure dans l’unique lumière, la vraie lumière « cachée » dans son coeur… Conscience unique, non séparabilité, bonté, lumière de joie, lumiére de Gloire… poésie, Amour !!! OUI ! Oui !

Et pourtant…

À travers la brise parfumée qui enveloppe l’étendue résonne soudainement, faiblement, la voix des sans voix… «ON A FAIM».

«Le pauvre ne peut plus manger. » Des émeutes éclatent aux quatre coins du monde, surtout dans les pays en développement où les populations les plus pauvres ne peuvent plus s’acheter de quoi manger.

De l’Asie aux Caraïbes résonne la voix des sans voix : «ON A FAIM».

En Mauritanie, «on a faim».

Au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Egypte, au Mozambique… «on a faim».

Au Cameroun… «on a faim». (En février, les forces de l’ordre ont tiré sur les manifestants faisant 40 morts)

Burkina Faso, «on a faim». (Les citoyens avaient décrété mardi et mercredi de cette semaine la grève générale pour protester contre la hausse des prix du mil)

Au Caire, le pain est si rare qu’il est vendu derrière des barricades. Les prix du lait et du pain ont doublé en un an en Egypte.

Aux Philippines, les autorités ont averti que les citoyens qui stockaient du riz pourraient être accusés de sabotage économique.

En Haïti les émeutes ont été particulièrement violentes cette semaine, faisant au moins 5 morts et une vingtaine de blessés lors des affrontements avec les forces de l’ONU sur place.

L’ensemble des prix alimentaires mondiaux a bondi de 83% au cours des trois dernières années, selon la Banque mondiale. Elle estime que la hausse des prix du blé a atteint 181 %. De plus en plus de personnes passent la journée sans manger.

Et pourtant… des marchés de par le monde abondent en nourriture, et « chez-nous » la saison des régimes d’amaigrissement est arrivée Oui ! des marchés de par le monde abondent en nourriture que des personnes ne peuvent tout simplement plus se payer !

«Le pauvre ne peut plus manger ! ON A FAIM».

La planète bleue chante sa plainte le blues de sa voix déchire le coeur des amoureux.

Je suis toujours aux Monts, c’est le printemps, une lumière douce et dorée nimbe le parc, des oiseaux chantent…et pourtant mon cœur s’est mis à pleurer !
J‘ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire;
j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.
Cœur, sacré cœur, quand t’avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t’avons-nous pas assisté ?
Et le Cœur repondit : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites.

t. aka n’importe qui.

La poésie est un don… qui n’oblige pas.

Jamais la moindre visite

dans ce jardin

envahi par des jeunes miscanthus

qui donc s’est frayé un chemin

pour aller y cueillir des violettes ?

Certains hommes sont si ensevelis en eux-mêmes que l’aube ne paraît jamais se lever sur eux…

Jeu de l’eau
des branches nues frissonnent
saut du poisson
lumière

Portée par le vent
Respirer le soleil

Flotter dans la brume
frissonner dans les feuilles

lueur vacillante

guide sur les flots
les temps immobiles

La poésie est un don… qui n’oblige pas

NB: dans l’extrait vidéo, le pianiste rend ici l’hommage d’un maître à son maître. Grâce et gratitude s’enlacent…

Om Mani Padme Aum, Dalaï Lama

Aussi longtemps que durera l’espace, Aussi longtemps que dureront les êtres sensibles, Puissé-je moi aussi demeurer Afin de dissiper les souffrances du monde !


Dalaï,

Tu voyages au gré des vents de D.ieu, et en te voyant j’ai eu l’impression que D.ieu n’était qu’un nom pour le chemin des vents de la compassion et de la Miséricorde. Tu incarnes une autre réalité, éternelle et impérissable, cachée derrière l’apparence, cachée derrière l’apparent gloria mundis ! Tu invites au désarmement dans un monde de guerres, au désencombrement dans un monde rempli de lui-même. Tu invites à la nudité du visage dans un monde de masques, à la tendresse dans un monde où seule la force a valeur de dissuasion. Tu parles le langage de la Paix et tu n’es pas entendu : comment pourrait-il en être autrement… dans ce monde ? Tu dois être triste, infiniment triste et seul, car dans ce monde perdu dans les nuages de l’irréel, les jeux (de la bourse) et le cirque (pour empêcher que la pensée altruiste n’éclose) sont les valeurs quasi absolues de ce monde éphémère, irréel, flottant…

Apparemment, c’est ainsi. Néanmoins dans le monde réel, celui de l’essence et de l’être vrai, c’est toi qui dit le vrai, ce sont tes paroles qui témoignent des valeurs éternelles.
Dans le monde des mirages et des rêves de puissance, le gouvernement chinois fait figure de vainqueur, mais face à la vraie réalité, celle qui seule compte, il a déjà perdu. Sinon comment pourrait-il penser un seul instant que l’on puisse emprisonner le vent, l’esprit, la pensée et le vide ?

Et tandis, que toi et les tiens chevauchent le vent, l’armée chinoise « rampe » sur terre.
Quoi qu’il advienne, depuis la première aube de la conscience, toi et les « tiens », toi et tes semblables, portant des appellations et des figures si différentes que les guerriers de l’ombre ont bien du mal à les reconnaître, oui, quoi qu’il advienne dans ce monde des mirages flottants, vous êtes vainqueurs. Car comme il a été dit, mon frère, l’Amour, la compassion et la Miséricorde sont les triomphateurs de tous les obstacles !

Et comme disent nos amis, entendre l’appel c’est y répondre,
Me Voici, à ton service.
t.aka n’importe qui

Note Bene:
« C’est pourquoi j’ai dit, et je répète avec douceur : ne soyons pas plus tibétains que le dalaï lama », mais soyons avec lui, à son service… au service du dialogue, de la dignité de tous les humains, de la PAIX !