Être LÀ ! Tout et rien
Temps ouvert, espace ouvert, silence infini, stupéfaction multidimensionnelle.
Flamboiements du soleil de minuit.
Danse, ô atone, danse !
Qu’attends-tu pour faire danser tes atomes ?
Des flammes vivaces surgissent les filles du feu
Danse, ô atone, danse !
Prends le feu de ton éternel promise
Fiance-toi à toi-même !
Comme luit le soleil dans une goute d’eau… comme se manifeste l’esprit vêtu d’une étoffe de vent invisible, Tu pénètres en tout et partout, doucement, tendrement, amoureusement, ô Divine Bonté !
Murmure
La véritable essence de l’être humain est la Bonté. D’Elle vient toute merveille, et sa puissance est totale. Elle est le Bien suprême, l’Essence de tout ce qui est, fut et sera. Elle est la Vérité, la Réalité et la Beauté. Elle est la Vie, l’Authentique, la Vraie.
Salut par milliards de saluts, à la Pure Bonté gracieuse, gratuite, Intelligence Suprême du cœur aimant. Discrète et Sécrète, qui n’attend, dans l’intime de Soi-même, aucune récompense en retour.
Grâce sur Grâce !
???
t.0
La Divine Douceur
La divine douceur est paix, profonde paix, paix miséricordieuse, apaisement.
C’est une main douce et maternelle, qui sait, qui conforte, qui répare sans heurt, qui remet dans la juste place.
C’est un regard comme celui de la mère sur l’enfant naissant. C’est une oreille attentive et discrète, que rien n’effraie, qui ne juge pas, qui prend toujours le parti du bon chemin d’homme, où l’on pourra vivre même l’invivable.
Elle est ferme comme la bonne terre sur qui tout repose. On peut s’appuyer sur elle, peser sans crainte. Elle est assez solide pour supporter la détresse, l’angoisse, l’agression, pour tout supporter sans faiblir ni dévier. Elle est constante comme la parole du père qui ne plie pas. Ainsi est-elle le lieu sûr où je cesse d’être à moi-même frayeur.
C’est pourquoi c’est sottise de la croire faiblesse. Elle est la force même, la vraie, celle qui fait venir au monde et fait croître. L’autre, celle qui détruit et tue, n’est que l’orgie de la faiblesse.
Mais la divine douceur est une douce fermeté, car pas un instant elle ne blesse le cœur, elle ne meurtrit ce qui est au cœur de l’homme, où il trouve vie.
La divine douceur sauve tout, elle vient tout sauver. Elle ne désespère jamais de personne. Elle croit qu’il y a toujours un chemin. Elle est inlassablement inlassable à enfanter, soigner, nourrir, réjouir et conforter.
La divine douceur est charnelle, elle est du corps. Elle ne se passe pas en idées et discours, en décisions, en états d’âme. Elle ne se soucie pas d’exhorter ou d’expliquer.
Elle est dans les mains, le regard, les lèvres, l’oreille attentive, le visage, le corps entier. Elle est dans les gestes du corps. Elle est l’âme aimante du corps agissant. Elle est la beauté aimante du corps humain.
La divine douceur est sans preuve. Elle ne se donne pas par des arguments, des explications, des justifications. Elle paraît naïve et désarmée devant le soupçon ; en fait, elle y est indifférente.
Car elle se goûte.
Pourquoi divine ? Parce qu’elle ne serait pas humaine ? C’est tout l’inverse : elle est divine d’être humaine, entièrement humaine en vérité.
Elle est l’amour d’amitié. Elle est l’amour par-delà l’amour, parce qu’elle ne cherche ni preuve, ni satisfaction, ni possession, ni rien de semblable. Elle ne se donne pas par devoir, mais par goût. Elle ne sait même pas qu’elle se donne. Elle est d’un naturel exquis.
Elle peut se faire service, et de mille façons. Mais elle est d’abord elle-même, ô douceur divine, et ce don-là précède tous les autres.
Elle est présence, elle est hospitalité, elle est parole échangée. Elle est compassion. Elle est la discrétion même.
Oh, qu’elle est désirable ! Elle est le sel de la vie.
Maurice Bellet
Photo © Frank Kee Photographer / God Spilled the Paint