Sonate d’automne pianissima

 
Deviens tel un enfant,
rends-toi sourd et aveugle!
Tout ton être
doit devenir rien,
dépasse tout être et tout néant!
Laisse le lieu, laisse le temps,
et les images également!
Si tu vas par aucune voie
sur le sentier étroit,
tu parviendras jusqu’à l’empreinte du désert.*

Paraître et disparaître

Ceux qui chevauchent le vent sont si imprévisibles, si libres, si difficiles à comprendre dans leur démarche, qu’ils ont été de tout temps persécutés, crucifiés, parce que leur être singulier, dérangeant, intempestif, était envié, détesté, haï. Au fil du temps, ils sont devenus insupportables. On s’estimait bafoué, agressé par leur naturel, leur aisance et leur « désinvolture ». Leur si grand éclat paraissait obscurcir tout le reste, et « l’amour à l’envers » qu’ils inspiraient s’est métamorphosé en passion inquisitoriale.

Et dès lors, la Sainte Inquisition à tué tous ceux qui n’étaient pas conformes à sa norme. La Sainte Inquisition ayant, par persuasion offensive, imposé son imprimatur sur toute forme, « ceux qui chevauchent le vent » ont, d’un commun accord, renoncé à toute forme, formulation, formalisme…

N’ayant pas de forme, ils ne peuvent pas être perçus
N’ayant pas de formulation spécifique, ils ne peuvent pas être reconnus
Ne cherchant pas la reconnaissance, ils restent invisibles

Voilà pourquoi ceux qui chevauchent le vent semblent avoir disparus !

 

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*Maître Eckhart 

  

Tchaikovsky – October: Autumn Song – Victor Goldberg

5 réflexions sur “Sonate d’automne pianissima

  1. Tout semble conjuré pour ôter à la vie toute signification, pour creuser le vide autour d’elle, pour la laisser errer et trébucher dans un univers désertique dont les mirages déçoivent l’approche et s’effacent pour qui veut les saisir. Tout semble nous conduire au nihilisme. Tout… sauf vous ! Soyez bénie pour votre sagesse, notre dame aux semelles de vent.

  2. Tandis que disparaissent réellement aux cours des ages ceux qui n’ont pas su s’adapter, les Transparents sans résistances sont entrés en résistance, en résidence dans la Cour des miracles.
    Table ronde devenue octogonale.
    Ils sont partis par la petite porte de service pour revenir par la grande porte toujours ouverte du Service.
    Papillons de Lumière impossibles à attraper avec un filet.
    Fraiche senteur des paroles Vraies, sans poids, sans équivalences, tel un trait d’amour qui va droit au coeur.
    Abeilles dansantes distillant des « péradams », oeuvrants à la reproduction du genre végétal et à la germination d’un genre Humain.

    Reconnaisance aux Amis véritables.

  3. Heureusement que ceux qui chevauchent le vent sont toujours présents avec nous. Sans leur présence l’Amour déserterait notre Planète. Elles et Ils sont comme l’air, élément fondamental et essentiel à notre survie, mais qui bien souvent passe complètement inaperçu
    Ce qui me touche, c’est que ceux qui chevauchent le vent,manifestent une telle douceur, une telle infinie tendresse vis-à-vis de l’homme, qu’à mes yeux ils incarnent vraiment la Miséricorde divine.

  4. Maître Eckhart, Lao-tseu, Michelangeli jouant Debussy…
    Que de bonnes choses décidément.
    Vous pourriez être également intéressée par quelques analyses midrashiques de ladite revue. Ainsi probablement que par plusieurs autres.
    Bien aimablement.

  5. Bonjour,

    Je souhaite vous demander l’autorisation de publier un de vos textes sur mon site ( qui est consacré à la mer,la nature,sport, vent, éléments,poésie,)Il s’agit du texte consacré aux hommes qui chevauchent le vent, dans l’article ci dessus.
    Merci de me répondre
    Bien à vous
    Cristian

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