Hommage à L’Ami Maurice Béjart qui s’est envolé à 4 fois 20 ans !

Maurice Béjart est parti faire danser les étoiles

O jour, lève-toi,
Les atomes dansent,
Les âmes éperdues d’extase dansent,
La voûte céleste, à cause de cet Être, danse;
A l’oreille je te dirai où l’entraîne sa danse;
Tous les atomes qui se trouvent dans l’air et le désert,
Sache bien qu’ils sont épris comme nous,
Et que chaque atome heureux ou malheureux
Est étourdi par le soleil de l’âme inconditionnée*

*Djalal Al-dîn Rûmi
Traduction: Eva de Vitray-Meyerovitch

7 réflexions sur “Hommage à L’Ami Maurice Béjart qui s’est envolé à 4 fois 20 ans !

  1. Djâlal ed-din —
    « Plusieurs chemins mènent à Dieu, j’ai choisi celui de la danse et de la musique. »

    Oui Tatihannah, l’humanité a perdu un Humain Associé, mais le cosmos a retrouvé son grand chorégraphe, tu le sais bien.
    Tutto va bene,non ti preoccupare per lei 😉

  2. Certainement déjà en train de faire danser les étoiles….Merci Monsieur Béjart, adieu l’artiste !

  3. Merci pour cet hommage plus qu’aérien : céleste !
    Rûmi et Béjart : c’est la vérité-même du Cœur notre hôtesse sur ce blog qui se trouve exaltée dans cette communion magique. Merci, chère femme aux semelles de vent, pour cet univers d’incandescence auquel vos messages nous initient grâcieusement. L’éternité est dans la vérité : Béjart, Rûmi et tous les autres invités ici par votre chant ininterrompu, formant cortège, dansent à jamais… Ils sont les vivants du monde !
    Merci encore mille fois pour ce blog et la Vie qui l’anime. C’est évident, le jour se lève !

  4. maurice mon ami tu es parti sans partir, là où tu vas j’y suis déja tout en etant ici ( là où t encore) jet’aime et t’ embrasse ( comme tu le sais ici et la bas sont un donc partir est…) maurice mon ami… je suis triste sans l’être…mais bon tu me comprends… comme ils disent à ABIDJAN: « on est ensemble ».

  5. Merci Tatiana pour cet au revoir aérien, un envol leger comme le souffle, porté sur les ailes du vent, mais pas un adieu ou alors un A Dieu ! et aux retrouvailles célestes avec Ninjisky, Noureev …
    Ninjisky disait : « On m’a dit que j’e??tais fou. Je croyais que j’e??tais vivant. Ma folie c’est l’amour de l’humanite?? ».
    et les vivants et les amoureux de l’amour ne meurent jamais, alors bon voyage Mr Béjart et merci pour l’enchantement, merci de nous avoir visités……

  6. VILAR BÉJART LE GRAND ART

    Ce vendredi 28 mai 1971

    j’avais sur la table de ce village à l’écart

    dans les Hautes Pyrénées

    ce même volume bleu mer de Valéry

    Tel Quel 1

    que j’ai repris à l’instant

    “ Deux sortes de vers: les vers donnés et les vers calculés“

    ( lisez la suite au chapitre Rhétorique)

    Ce jour-là la radio annonçait : Jean Vilar est mort à Sète…

    ???du coeur comme il se doit???

    avais-je écrit de cet être généreux et secret

    qui fit tant de fois les nôtres battre

    “Il nous a donné à aimer la ronde de nuit???

    avait dit quelqu’un au poste

    Son ami Béjart peut-être

    que le créateur d’Avignon

    avait associé à l’aventure

    et à la messe pour un temps présent:

    Comment sans le divin côtoyer le sacré ?

    Bondir jubiler entraîner emballer le Palais des Papes

    au bel âge des Utopies

    Et puis étaient descendus les petits docteurs de la Révolution

    Qui clouèrent Jean et Maurice au pilori de leur vindicte:

    Qui n’a pas entendu sur l’air des lampions

    Vilar Béjart Salazar !

    Qui n’a pas vu les interventions de ces misérables

    venus sur le plateau de la Cour d’Honneur

    interrompre la danse et le jerk électronique

    pour leurs logorrhées mao-lénini-trotskonnes

    ne peut comprendre le mépris que je ressens

    en voyant leurs rejetons

    parader et ressasser leurs dénonciations

    à la télévision

    Ces cons

    Qui me gâcheraient encore la fête

    Si n’était plus forte mon admiration pour

    Vilar Béjart

    Leur grand art

    Leur énergie joyeuse

    Leur survivance

    Leur imagination

    « face à ce plateau nu, riche cependant de naissances (et de renaissances)

    multiples… »*

    * Jean Vilar Chroniques Romanesques

  7. L’appel de la caravane / ou comment danser sur les sommets de ce monde en liberté joyeuse:

    A chaque instant, de tous côté voici venir l’appel de l’amour.
    Nous allons contempler la prairie / qui veut venir avec nous ?
    Ce n’est plus le temps de rester à la maison, mais celui de se rendre au jardin.
    L’aube du bonheur s’est levée, c’est le moment de l’union et de la vision.
    O roi maître de ce temps ! Eveille-toi de ton sommeil appesanti,
    Chevauche le coursier de la joie, voici l’instant de notre réunion.
    On bat le tambour de la réalisation des promesses, on balaie le chemin du ciel.
    Votre joie est présente, que reste-t-il pour demain ?
    Les armées du jour ont mis en fuite les armées de la nuit.
    Le ciel et la terre sont remplis de pureté, de lumières.
    Oh ! Joie pour celui qui a échappé à ce monde des parfums, il y a dans le cœur et l’âme d’autres couleurs.
    Oh ! Joie pour cette âme, pour ce cœur, enfuis de ce monde fait d’eau et d’argile,
    Bien que cette eau et cette argile recèlent le creuset de la pierre philosophale.
    A chaque instant retentit de tous côtés l’appel de l’amour : nous allons vers le ciel, qui désire venir avec nous ?
    Nous avons été au ciel, nous avons été les amis des anges, et tous nous y retournerons, car c’est là notre patrie.
    Nous sommes plus élevés que le ciel, plus nobles que les anges : pourquoi ne pas les dépasser ?
    Notre but est la majesté suprême.
    Qu’a donc à faire la perle fine avec le monde de la poussière ?
    Pourquoi êtes-vous descendus ici ? Rechargez vos bagages. Qu’est ce lieu-ci ?
    La chance nous accompagne, à nous de nous sacrifier !
    Le chef de notre caravane est Mustafâ, la gloire du monde…

    … Pourquoi tes yeux sont-ils tournés de ce côté pour cette vision ?
    Comme les oiseaux de mer, les hommes viennent de l’océan – l’océan de l’âme.
    Comment, né de cette mer, l’oiseau ferait-il ici-bas sa demeure ?
    Non, nous sommes des perles au sein de cette mer, c’est là que nous demeurons tous :
    Sinon pourquoi la vague succède-t-elle à la vague qui vient de la mer de l’âme ?
    La vague de « Ne suis-je pas » est venue, elle a brisé le vaisseau du corps ;
    Et quand le vaisseau est brisé, la vision revient et l’union avec Lui.
    C’est le temps de l’union et de la vision, c’est le temps de la résurrection et de l’éternité ;
    C’est le temps de la grâce et de la faveur, c’est l’océan de la pureté parfaite.
    Le trésor des dons est advenu, l’éclat de la mer s’est manifesté,
    L’aurore de la bénédiction s’est levée. L’aurore ? Non, la lumière de Dieu.
    Aux âmes un appel est arrivé : « Combien de temps attendez-vous encore ?
    Revenez vers votre demeure originelle.
    Puisque la proximité de Notre Majesté est l’origine de votre naissance et de votre existence,
    Prenez votre essor aisément, comme le ‘Anqa sur le mont Qaf.
    Puisque le limon terrestre est une telle chaîne à vos pieds,
    Par l’effort, brisez ces chaînes, déliez vos entraves.
    Cette séparation nous afflige, décidez-vous enfin. »
    Avec du lait aigre, l’eau du puits, le désert…
    Jusqu’à quand userez-vous votre propre vie en vain ?
    Dieu vous a façonné des ailes faites d’effort :
    Puisque vous êtes vivants, mettez-vous en mouvement et prenez de la peine.
    La paresse fait tomber en poussière les plumes et les ailes de l’espoir :
    Quand ces ailes seront tombées, à quoi serez-vous bon ?

    Djalâl-od-Dîn Rûmi. Trad. Eva de Vitray-Meyerovitch.
    In « Le chant du soleil » éditions La table ronde 1993

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