Gay Savoir.
Fol vagabondage.
Bras ballants, bouche bée, interdite d’admiration…
Stupéfaction radicale.
Bonheur suprême, suprême sagesse,
Rien, rien, rien,
Enfin…
Rejetée la peau, cette chose qu’on appelle ‘Moi’.
Ô vide infini !
Face à face, vide et vacuité !
Moi ? Rien qu’un masque…
Il fallait bien porter un masque.
Mais quelle mascarade, in fine !
Viens dans l’Ouvert, ami !
Le vent balaie les nuages, les yeux en font autant…
Il y a voir et voir…
Voir en survolant, en balayant, d’un coup oeil, plus ou moins discret et flou, confusément… et voir attentivement, d’un regard perçant, percevoir, en-visager de l’intérieur ce qu’un paysage, un visage, dévoile.
S’appliquer à voir, regarder afin de voir autrement, voir clairement, profondément, non plus la seule apparence, mais l’intention, l’essentiel, qui est invisible aux yeux mais in-scrit dans l’Ouvert !
Le véritable Voir est celui qui scrute les profondeurs de l’Être et des choses, et ainsi perçoit l’Intention.
Il y a donc un Voir confus qui survole, qui balaie d’un coup de vent et chasse la chose vue… et un Regard attentif, conscient, qui scrute, creuse, plonge au plus profond à la recherche de l’intention, de l’essentiel.
Viens dans l’Ouvert, ami !
t.
© René Magritte, Faux miroir, Moma
Viens dans l’Ouvert, ami ! bien qu’aujourd’hui peu de lumière
Scintille encore, et que le ciel nous soit prison.
Suite : Hölderling, La Promenade à la Campagne
La Pléiade.
Orienter le regard, où ? vers … , pour voir l’invisible, entendre l’inouï et transcender la matière, entendre le nom caché des mystères, écouter ce que dit le vent.
Tatiana, ce blog est un plaisir inattendu et heureux ; merci.
« J’ai jeté cette toute petite chose qu’on appelle ‘Moi’ et je suis devenu le monde immense »
Musô Soseki (1275-1351)
Gratitude de se sentir resplendissante, dense et légère de la poussière d’étoiles reçue par la traversée de ces mots….
Libellule bleue
ces mots: vos mots T. Merci!
Libellule bleue
Un jour un voile de plus s’écarte et nous voyons la vérité en acte,
Nous « entendons » les évènements proches ou lointains comme les termes d’un même poème grandiose, d’une élégie au vivant, toujours au vivant vers le subtil.
Si l’illusion est pérenne, la vision est don, la liberté de la pensée est don de l’invisible.
Les chemins de l’éveil sont dans l’avant et l’après et ils n’ont pas de fin.
Le chemin ascendant de la subtilité de la conscience est infini.
C’est une promesse merveilleuse…
Les yeux, la seule chose vraie, la seule ouverture, le seul passage pour pénétrer dans la pensée de l’autre. C’est la raison pour laquelle, il est si impudent de regarder quelqu’un dans les yeux d’une manière soutenue. Les yeux n’ont pas de masque. Que les paupières baissées pour dire avec pudeur.
Magritte…
Merveilleux.
Merci pour la Lumière qui dé-cille le regard
Et lève les voiles inter posés
Regarder dancer une feuille d’automne,
qui nous dit la vie sans cesse renouvellée…
Intentionnée, attentionnée.
» C’est l’inattention qui sépare l’homme de Dieu »
…les yeux ouverts, dissimulés derrière d’enveloppantes sun-glasses qui masquent le vide béant d’un gouffre sans lumière.
il est imprudent d’y plonger son regard, au risque de sombrer, emporté par d’abyssales profondeurs sans vie.
il y a un monde entre « humanisme » et « humanité »
Deux hommes emprisonnés regardaient le monde à travers les barreaux de leur prison.
L’un, levant les yeux vers le ciel vit les étoiles,
L’autre, baissant les yeux au sol, vit la boue dans la cour.
Se peut-il que soufi ne danse ?
ne tournoie comme l’atome au Soleil d’éternité ?
ne danse – l’âme libre enfin de sa bogue sèche !
Vole, vole, l’oiseau, vers ton île !
s’ouvrent ta cage – et tes ailes !
À tes pieds l’eau amère, là-haut la Source de vie !
Rûmî
VOL
Vacant induit, douceur de l’accueil aux perles des mots,
Nacre marine et chair vivante unies aux pollens de l’étant,
Poussière d’or en caresse, liniment d’astres pacifiés
Quand le bois enfin accepte la tension nécessaire de la corde.
Que dire alors quand on sait la flèche déjà vibrante, envolée ?
O comme le cœur se dilate, en attente du baiser de l’impact !
Que faire alors, sinon jouer de cette corde haletante, abreuvée.
Cette musique est belle, O comme elle est belle, charmée !
Une de ses petites sœurs rêve dans l’ombre de ses nuits,
Elle rêve juste un peu, petites touches d’infinité, attentive
Aux répons venus de l’actuel, invites gracieuses au précis…
Chercheuse d’orbes délicates pour un tactile arpège ailé.
J’ai lu dans un livre car il était ouvert, béant de coïncidence,
Pages de chair, de vin, d’ivresses, si loin du douloureux.
Ainsi est la promesse, éclosion, essor des rémiges affermis,
O mais vers où ce vol, vers toi ?
Mais c’est toi qui vole, de toi à toi !
« Notre regard enfin éveille ce qu’il voit »
Joë Bousquet