La vie, c’est l’art des rencontres et la plus belle des rencontres est celle avec soi-même. Comme chacun sait, ce qui nous est véritablement important, nous le gardons toujours pour nous-mêmes, en nous mêmes. Non pas par désir de secret, mais parce que dans l’espace intérieur au cœur de l’intime, il n’y a pas de place pour un autre que Soi. C’est ainsi ! Ce que j’aime par dessus tout, c’est l’infinie détente de cette rencontre, car l’abandon est total. Nulle part le souffle est plus vaste, plus confiant, plus profond. Comme nul ne se connaît mieux que soi même, pas besoin de parler non plus. Les échanges se font donc en silence. Aucune distance ne séparant soi de soi-même, il n’y a pas de chemin à emprunter, pas d’épuisement dû au voyage. C’est le plus beau des rendez-vous. Nul besoin de se déplacer, surtout pas ! Il faut juste demander au temps de suspendre son vol, et se tourner vers soi-même en prenant bien soin de s’envelopper dans ses propres bras. Un point, c’est tout…
t.
Illustration : Tommer Peterson
Effacé, blotti dans le silence de la solitude, Soi (et non Moi) devient plénitude. Car la solitude avec soi-même est la solitude de Dieu… Et Dieu seul suffit !
Ce que vous écrivez dans cet article correspond si bien à ma recherche , à mon expérience presque quotidienne , que j’aimerai bien correspondre avec vous sur ce sujet .
Mais …je n’ai pas trouvé votre adresse !
Solitude> La réponse est : Oui ! 😉
Quant au mot Dieu… pourquoi pas ? Qu’importe le Nom que l’on donne au Sans Nom, puisque Cela justement contient et transcende tous les noms.
Jean> je viens de vous envoyer un email… Je suis toujours émue par vos magnifiques photos.
Hé ! A peine entrée déjà sortie ?
Quelle merveille que l’écho du monde soit au plus profond, en ce silence où l’autre voix parle de la voie, perle marine en obscurités non craintes, lumineuses traces hors temps en rédemptions des futilités anciennes par ce regard qui le signale comme chemin.
Oooo, en ces profondeurs il y a d’immenses surgissements du plus profond, parfois, des éruptions cognitives qui balaient les formes anciennes, des dons ; parce que c’est ainsi que l’humain va de l’écume à la mer, il ne saurait aller sans celà.
Où aller s’il n’y avait la mer où se fondre ?
Muskul>Salut, O Rossignol du jardim de l’amour…
Ayant bu des mers entières
nous restons tout étonnés
que nos lèvres soient encore aussi sèches que les plages,
Et toujours cherchons la mer pour les y tremper
Sans voir que nos lèvres sont les plages
Et que nous sommes la mer
Attar l’apothicaire
poète persan, XIIe siècle
Le cercle fait sens, il nous donne à voir qu’il n’y a pas d’intérieur et d’extérieur. Comme un rond dans l’eau n’est qu’une courbure d’une même chose.
Le vide est seul, parce qu’Il est tout.
je voudrais pouvoir lui dire qu’il n’est pas seul.
Le fou d’Elsa (extrait)
[…]
Il y a des choses que je ne dis a Personne Alors
Elles ne font de mal à personne Mais
Le malheur c’est
Que moi
Le malheur le malheur c’est
Que moi ces choses je les sais
[…]
Ne me regardez pas dedans
Qu’il fait beau cela vous suffit
Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau
Les mots dans moi meurent si fort
Qui si fortement me meurtrissent
Les mots que je ne forme pas
Est-ce leur mort en moi qui mord
Le malheur c’est savoir de quoi
Je ne parle pas à la fois
Et de quoi cependant je parle
C’est en nous qu’il nous faut nous taire
Louis Aragon
(1963)
Suite fortement recomandée 😉
http://garp.feelingsurfer.net/poesie/Aragon.NousTaire.html
vague à l’âme>Très intéressant le poème d’Aragon par rapport au sujet de ce billet…
Dans un livre d’André Miquel (« Majnûn et Laylâ : l’amour fou »), il est question du « fou d’Elsa » comme d’un autre exemple du « fou de Dieu ». Si nous acceptons la « logique » soufie — qui propose comme but du pur amour, la mort du Moi, l’annihilation en l’Être aimé — il s’ensuit alors que la fin de la connaissance parfaite (l’absolu poème) devrait être la fin de la raison. Fou d’Elsa, Fou de Laylâ, fou de Dieu…
Vous savez ?
Ce jeune berger sur les pentes du Sinaï qui chantait :
O viens mon bien aimé, je brosserai tes poils, j’enlèverai tes tiques, je recoudrai tes sandales et laverai tes pieds de la poussière du chemin !
Moïse fut très choqué mais c’est lui qui se fit « gronder ». 😉
Ainsi, de la même façon le dialogue intérieur (entre soi et nous dans le monde), « j’aurais du, j’aurais pu, mais là j’avais tout faux, il/elle va penser ceci ou cela »… Alors bien sûr le faire taire ce bruit qui n’est pas du présent ou du moins essayer de le faire taire pour entendre le doux murmure du ressac, si loin, et s’en approcher pas à pas, vers la plage et alors nos lèvres seront disantes de cet océan majestueux…
Mais ce n’est pas si simple d’être simple.
Natacha>Salut Durri Karima,
Écoute, ô bien-aimé !
Je suis la Réalité du monde,
Le centre et la circonférence,
J’en suis la partie et le tout.
Je suis la Volonté établie entre le ciel et la terre,
Je n’ai créé en toi la perception
Que pour être objet de Ma perception.
Si donc tu Me perçois, tu te perçois toi-même
Mais tu ne saurais Me percevoir à travers toi.
C’est par Mon œil que tu Me vois et que tu te vois,
Ce n’est pas par ton œil que tu peux Me concevoir.
Ibn El Arabi (Vers l’Union-extrait)
http://www.humains-associes.org/No4/HA.No4.Sommaire.html
Faire le point
Un jour, fatigué des combats et des turpitudes de la Vie, on s’arrête, pour faire le point.
Au calme, loin du tumulte, on descend alors en soi-même pour retrouver ce qu’on y a oublié avec l’enfance, celui qui y est endormi.
Ce voyage intérieur n’est pas facile, car à chaque pas on doit laisser de coté ses bonnes vieilles habitudes et ses masques, car on comprend vite que ce face-à-face avec soi-même ne supporte aucune tricherie, il faut être sincère.
Alors la rencontre a lieu, et on se rend compte que l’endormi s’imaginait éveillé car il prenait l’éveillé pour l’endormi…
un peu comme passer de « born to be wild » de Steppenwolf à l’adagio de la sonate pour haubois et épinette en Si mineur de J.S.Bach (BWV 951)
En souvenir d’une rencontre…
« Qu’il en faut donc du courage pour oser descendre au plus profond de soi pour briser le miroir »
Emerson M.Haig, Hudson Blues
Inclinaison reconnaissante à celle qui allume une chandelle dans ce que je crois n’être qu’obscurité
un point ? c’est tout. Il a cru que le temps était contre lui, de l’humilité faisait fi. Si bien qu’un un jour, tel le point du hasard, elle lui donna tout. Son coeur s’unit alors à lui.
Mathieu
merveilleux rendez-vous, c’est lorsque que j’ai fini d’attendre que je peut espérer honorer se rendez vous(!?)
Ne pas attendre, habiter, habiter la simplicité.
En effet Muskull, difficile d’être simple.
Tellement difficile d’être simple,
Tellement simple…
Merci pour « tout jour »
l’ultime rendez-vous du ‘rendez-vous’ du départ, d’avant l’oubli, et de tous les faux rendez-vous ‘entre les deux’ qui ne sont que leurres, distractions, voiles… qui donnent l’illusion de s’être éloigné de là où l’on n’est jamais parti ?