Emporte une rose du jardin
Elle durera quelques jours,
Emporte un pétale de mon jardin de Roses.
Il durera l’Eternité. *
Hommage à la Rose
Parce que tout d’abord elle est présente à l’instant présent, elle est simplement là dans le « là » de l’être, évidence gracieuse ! Et puisqu’elle est, et qu’elle sait qui elle est, nul besoin des vains bavardages des donneurs de leçons de vie, encore moins des questionnements stériles.
La Rose est sans raisons, sans discours, sans interprétations…
Elle est et elle sait qui elle est. Paix dans la paix, orage dans l’orage, Lumière dans la Lumiére, ténèbres dans les ténebres, Ceci dans Cela et Cela dans Ceci.
Toute au bonheur de la Vie Gracieuse, la rose est présence dans l’instant où l’Éternel-Instant joue le je de l’éphémère!
La Rose est sans pourquoi,
fleurit parce qu’elle fleurit,
n’a souci d’elle-même,
ne désire être vue.**
Et dans cette joie de n’être que soi, dans cette plénitude de naître à soi, la Rose s’éveille et s’émerveille… de s’émerveiller encore !
*Saâdi –Gulistan, ou, Le jardin des roses
** Angelus Silesius – Le Pèlerin chérubinique
Merci à vous, gracieuses roses, aux formes si diverses… qui d’ailleurs, je le suppose, n’attendez aucun merci ! 😉
—
Cela ne te donne t-il pas le vertige
de tourner autour de toi sur ta tige
pour te terminer, rose ronde ?
Mais quand ton propre élan t’innonde,
tu t’ignores dans ton bouton.
C’est un monde qui tourne en rond
pour que son calme centre ose
le rond repos de la ronde rose.
Rainer Maria Rilke – Vergers