Célébrer
une ville est toujours une entreprise fort hasardeuse et difficile, et
combien plus encore lorsqu’il s’agit de Firenze ! La radicale
subjectivité d’une telle célébration en fait toujours, à quelques
exceptions prés, une ode solitaire et narcissique à soi même ! Avec une
témérité aussi impardonnable qu’inévitable, j’oserai dire, au risque de
tomber dans la banalité la moins poétique, que nul ne peut échapper à
célébrer Florence ! Et celle qui écrit ces lignes encore moins…
Pourquoi ? Parce que comme tant d’autres avant et après elle, elle a
trouvé en Florence l’autre moitié d’elle-même.
Il est
d’ailleurs assez curieux — car bien évidement tout cela n’était
prémédité –, et particulièrement heureux que la célébration de cette
Cité tout enveloppée de poésie, vienne ici juste après la célébration
de Rilke, qui l’a tellement aimée. N’écrivit-il pas que contrairement
à Venise où les palais comme des jolies femmes se reflètent
perpétuellement dans les miroirs des canaux (…) et qui sans doute
n’ont jamais éprouvé d’autre désir que d’être beaux, de faire étalage
de tous ces privilégies et d’en jouir […] à Florence il en va tout
autrement : Florence ne s’ouvre pas comme Venise à l’hôte de passage…
Florence
est tout en intériorité, discrète, secrète et néanmoins rayonnante
d’intensité ! Seuls les fideli d’amore les plus éperdus parviennent
s’accorder à son chant lumineux.
Mais une fois gagnée sa confiance,
cette ville humaniste, ouverte à la sublime beauté, s’offre avec une
générosité inouïe à nos coeurs d’enfants émerveillés, telles violettes
après la pluie !!
NB: justement, je suis ce jour en partance
pour Firenze, afin d’y célébrer l’avènement de la nouvelle année. Je la
souhaite à tous à son image.
À bientôt, depuis elle…
Fra Angelico – couvent de Saint Marc de Michelozzo – Firenze
…Ma belle si ton âme se sent or allumer
De ceste douce flamme qui nous force d’aymer.
Allons contans, allons sur la verdure,
Allons tandis que dure nostre jeune printemps…
Joyeuse année à la dame florentine qui offre son coeur à la ville des Renaissances…
Joyeuse année à chacun, et que les humanistes passés présents et futurs illuminent nos pas :o)))
J’aurais aimé bercer la rondeur cale du vent,
Celle que l’on croit toujours dans la grande simplicité
Du vrai O cieux et qui vous apprivoise,
Partons ensemble avec cette soif de se retrouver visible
Dans la joie certaine des possibles rajeunies,
Comment penser la conscience éternelle de l’humain,
Celle qui te regarde vieillir comme on vieillit, tu sais
Une fois la douleur passée, dans la grande nuit du bleu
De Chine, pareil aux yeux du visage sans
La présence du livre des regards, comme on fixe
Le passé sans croire qu’il n’arrivera pas, c’est enfin le
Seul naufrage jamais constaté dans l’écho,
Chercher le trait de lumière dans la pureté du son,
L’étoile
Gothique paraît toujours plus claire à ceux qui l’envisagent,
D’autres restent pour le sourire, ces soirées promises aux
Mémoires tranquilles, la région de cet espace où d’avance
Les fenêtres s’ouvrent,
La petit garçon traîne son ours en peluche pour ne pas, lui
Qui regarde son frère avec la même bonté d’âme sœur.
2003
Georges Pierre Vittorio ADORNI-SVINKASEK
Je suis sûr que vous avez passé agréablement le seuil de la nouvelle année à Florence…
Au hasard de mes divagations bloguesques, je suis tombé sur votre blog puis cette oeuvre de Fra Angelico… Je l’ai vu moi même l’été en dernier et en fus subjugué.
J’ai repris l’image pour écrire qq mots dessus. Par hasard, si cela vous intéresse ;o)