Comme le dit si finement Michel Tournier : Il n’a rien de tel que l’admiration. Exulter parce qu’on se sent dépassé par la grâce…
Ce blog n’a pas d’autre intention que celle de célébrer l’amitié, le partage d’admiration, le sublime, en somme !
Le premier post est un hommage à Etienne Parizot qui réussi avec grâce à faire coïncider ces deux « opposés » que sont la Science et la Poésie.
Le deuxième, célébration exige, est un clin de coeur à Michel Cassé qui le premier a su entendre et faire parler la Nostalgie de la lumière et ainsi nous transmettre le chant poétique des étoiles.
Entre deux, comment exprimer l’indicible grâce de Natacha Quester-Séméon et de ses jaillissements de lumière qu’elle appelle photographie.
Aujourd’hui je voudrais célébrer, un maître, un Ami, le jardinier cosmique Sayed Idries Shah, qui au cours de son séjour parmi nous, a ensemencé tant de terres intérieures que grâce à lui du cœur de la nuit obscure, des étoiles nouvelles voient le jour pour le plus grand bien de l’humanité.
Sayed Idries SHAH, Maitre Soufi d’origine afghane, est né en 1924 à Simla (Inde), mort à Londres en 1996.
http://www.humains-associes.org/No8/HA.No8.Habitants.html
http://www.octagonpress.com/authors/idriesshah.htm
Il est dit qu’on reconnaît l’arbre à ses fruits. Si le « jardinier cosmique » se reconnaît à la splendeur de son jardin, je peux témoigner de l’Ars Magna de celui qui est ici salué, et dont la vie m’a fait la grâce de connaître, en vous-même, chère tatihannah, la lumière projetée, recueillie, choyée, murie, habitée, rayonnée à nouveau — comme le fruit dudit arbre qui, nourri et nourrissant lui-même, croît en arbre de majesté et, lumière portant la lumière, ensemence à son tour l’univers.
La vénération que j’ai pour vous s’exhausse avec bonheur à la lumière qui vous unit en de telles emphases de l’Être.
Les étoiles, assurément, ne cesseront de voir le jour à vos proximités…
Parce que c’était lui, parce que c’était moi
Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu’accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s’entretiennent. En l’amitié de quoi je parle, elles se mêlent et confondent l’une en l’autre, d’un mélange si universel qu’elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant : «Parce que c’était lui, parce que c’était moi.»
Il y a, au-delà de tout mon discours, et de ce que j’en puis dire particulièrement, je ne sais quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous être vus, et par des rapports que nous entendions l’un de l’autre, qui faisaient en notre affection plus d’effort que ne porte la raison des rapports, je crois par quelque ordonnance du ciel; nous nous embrassions par nos noms. Et à notre première rencontre, qui fut par hasard en une grande fête et compagnie de ville, nous nous trouvâmes si pris, si connus, si obligés entre nous, que rien dès lors ne nous fut si proche que l’un à l’autre. Il écrivit une satyre latine excellente, qui est publiée, par laquelle il excuse et explique la précipitation de notre intelligence1, si promptement parvenue à sa perfection. Ayant si peu à durer, et ayant si tard commencé (car nous étions tous deux hommes faits, et lui de quelques années de plus), elle n’avait point à perdre de temps et à se régler au patron des amitiés molles et régulières, auxquelles il faut tant de précautions de longue et préalable conversation. Celle-ci n’a point d’autre idée que d’elle-même, et ne se peut rapporter qu’à soi. Ce n’est pas une spéciale considération, ni deux, ni trois, ni quatre, ni mille : c’est je ne sais quelle quintessence de tout ce mélange, qui, ayant saisi toute ma volonté, l’amena se plonger et se perdre dans la sienne; qui, ayant saisi toute sa volonté, l’amena se plonger et se perdre en la mienne, d’une faim, d’une concurrence pareille. Je dis perdre, à la vérité, ne nous réservant rien qui nous fût propre, ni qui fût ou sien, ou mien.
Montaigne Essais
(1580-1595), livre Ier, chapitre XXVIII,
d’après l’édition de 1595.
haut de page
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, Idries Shah a une page dans l’encyclopédie Wikipédia France.
J’apprécie particulièrement l’humour soufi de cet extrait : « …ses amis, et parfois même sa famille, n’avaient conscience de ce qu’il faisait qu’à partir de ce qu’il était « utile qu’ils sachent ». Shah lui-même, et son entourage, étaient passés maîtres en désinformation. »
La suite ici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Idries_Shah