De la Tranparence et de l’Opacité


Plus que nulle autre la chair verbale est à la recherche de la transparence, car la nature des mot-dits est d’être opaque.
Si les mots étaient aussi clairs que le sentiment perçu, tout langage serait poésie.

Que de fois, pour ne pas dire chaque fois, les mots ne se souviennent pas de la transparence. Opaques ils sont, flous, dans le meilleur des cas, ils restent. La chair verbale, donc, comme toute chair, est vouée à l’enveloppement, étoffe de l’esprit, comme si celui-ci avait aussi besoin de se cacher là même où il se manifeste.

Le parler vrai est une incessante queste jamais tout à fait aboutie. Écrire devient cri, impuissant à dire le sentiment. Même la parole poétique reste interdite face à elle-même. Elle se constate à la fois si loin et si près du sentiment perçu, vécu, qu’elle ne rêve en réalité que du silence. Mais il nous faut communiquer, échanger, dire pour être, dire pour se sentir exister…

Tout ce que je dis, écris, n’est pas vrai. Je le sais, et pourtant… Je ne puis me taire, ou bien je ne puis me résoudre à me taire. Tout ce que je dis ou puis dire a déjà été dit. Rien de nouveau, rien… Cela n’empêche, je suis toujours dans l’espérance de la transparence, dans le fol désir d’être juste de voix et d’écriture…

Tout a déjà été dit et écrit. Que dis-je ? Il se peut que rien n’ait encore été dit ni écrit, sinon d’où viendrait cette insatisfaction profonde et triste, cette incompréhension de la chair verbale, de toute chair qui m’enveloppe ?

Tatiana F.

« Elle ne hurle, ni ne murmure : elle se tait ».

Nietzsche

8 réflexions sur “De la Tranparence et de l’Opacité

  1. Etienne

    Jamais encor le vent n’avait été si vaste. Si vaste en vérité qu’on ignorait s’il était fort ou faible, impétueux ou calme, violent ou pacifique. Soulevé par la foi en son voile invisible, devenu aile à sa dérive, on savait simplement qu’il était libre.

    Libre, et fol, et fou peut-être, éperdument ivre de ses vallées intimes où s’estompait son origine, mais qu’il n’avait jamais quittées. Ni regard ni souffle, ni feu ni source vive… l’arpège éblouissant d’une gamme inaudible.

    Si vaste était ce mouvement dans les aventures de l’être, qu’on n’en pouvait sonder que l’immobilité. Et demeurer, nûment, dans le sanctuaire incarné d’où étaient chassés tout lointain toute perspective tout vide même, vent habité par le vent, animé par le vent, dévêtu par le vent, si vaste, si puissant, si impuissant.

    Simplement, là, au cœur, là même –
    Ô femme aux semelles de vent
    Ô flamme, éteinte et ranimée par le même souffle –
    La vérité transparente et sacrée de la transparence avérée…

  2. Je m’incline face
    au sublime…
    parfums lumineux et délicieux jardins
    ennivrent mon coeur

    Si je savais parler
    Enchantés,
    ces mots seraient
    une caresse à la face du vent
    pour rendre grâce à la beauté
    qui m’a touché en plein coeur

    perles de joie

    « la vie est une fleur, l’amour en est le miel » V. HUgo

  3. « Je regarde la terre. Parfois, pour une fleur épanouie dans une certaine lumière, pour un peu d’eau laissée par la pluie dans un champs, on dirait qu’elle s’ouvre et qu’elle nous dit : « Entre ».
    Le regard voit la frontière, un poste avancé, perdu au fin fond d’une très haute vallée, sur le seuil d’un Thibet, la terre à l’air de dire : « Passe ». »

    Voilà ce que m’évoque ce nouveau Blog.
    Que soit remercié « la femme aux semelles de vent »
    pour la fenêtre ouverte sur nos cœurs assoupis…
    🙂

    Cours, clair regard, à la barrière,
    surprends l’écume :
    seul fleurit l’inaccessible.

    Philippe Jaccottet

  4. C’est beau, c’est si beau !
    Je rend grâce à toute cette beauté qu’ici
    femme aux semelles de vent,
    d’un souffle si doux vous faites naître !
    Oui, d’un cœur espris je vous le dis,
    l’âme fortifiée se réjouit !

    IV

    Chi è questa che vèn, ch’ogn’om la mira,
    Che fa tremar di chiaritate l’âre
    E mena seco Amor, si’ che parlare
    Null’omo pote, ma ciascun sospira ?

    O Deo, che sembra quando li occhi gira !
    Dical’ Amor, ch’i’ nol savria contare :
    Cotanto d’umilità donna mi pare,
    Ch’ogn’altra ver’ di lei i’ la chiam’ ira.

    Non si poria contar la sua piagenza,
    Ch’a le’ s’inchin’ ogni gentil vertute,
    E la beltate per sua dea la mostra.

    Non fu si’ alta già la mente nostra
    E non si pose’n noi tanta salute,
    Che propiamente n’aviàn canoscenza.
    (Cavalcanti –Rimes)

    Qui est cette dame qui vient, que tous admirent,
    Qui fait vibrer l’air de sa splendeur
    Et emmène Amour avec elle, en sorte que nul
    ne peut parler et que chacun soupire ?

    O Dieu, comment est-elle quand elle tourne les yeux :
    Qu’Amour le dise, car je ne saurais le faire.
    Elle me paraît dame si bienveillante
    Que j’appellerais toute autre dédaigneuse.

    On ne pourrait dire son charme,
    Car devant elle s’incline la plus noble vertu
    Et la beauté la reconnaît comme sa déesse.

    Jamais notre esprit n’alla assez haut
    Et jamais nous n’eûmes assez de pouvoir
    Pour avoir d’elle une exacte connaissance.

  5. Vive le Vent de la Vie !
    Je vous Salue et vous remercie « Femme aux sem ailes de Vent » de ce Transport Amoureux, invitation à la Beauté.

    « Quand une fleur s’épanouit, le monde entier se révèle. »
    Zenrin Kushu, (XV siècle

  6. Je m’exprime tellement mieux à travers le regard, je serais vraiment ravie de pouvoir illustrer quelque uns de ces textes qui rejoignent en ligne droite mes pensées par quelques unes de mes photos…

  7. Sur le rivage des terres immuables, vieilles
    toujours semblables, entretenant la Profonde Déchirure
    Voici ce Souffle,
    Ce vent léger comme un doux zéphyr, puissant comme un typhon
    vent du vrai Grand large, du pays du  » non où « .
    Sa tendre humidité fait exploser les graines longtemps desséchées.
    Sa senteur descend au plus profond des re-souvenirs,
    Son frôlement-étreinte, déploiement de sa toute tendresse, est
    le remède enchanteur, le baume cicatrisant des manquements premiers.

    Mère enfantant et sans cesse enfantée
    Enchantement musical délicatement coloré,
    Je, te reçois Beauté tant désirée, tant abandonnée, parfum d’autrement.

    Te voici Mère et Père du vrai bonheur, É toile qui fait briller la condition humaine,
    Si souvent inhumaine et profanante, toujours sous conditions.
    Je ne te nome pas, c’est TOI qui le fait par ta transparente apparition.
    Au delà des mots et des lettres, Toi qui est l’Esprit Lettre.
    Toi qui EST
    TOI qui est Beauté, Bonté
    Divine et humaine, Humaine et divine.

    Hommage et reconnaissance à la Noble et Gente Dame aux semelles de Vent.

    Devant la Beauté, le chaos s’ébroue, secoue ses pleurs et ses peurs
    Ce qui n’était pas à sa place, la retrouve.
    Le bas contemple le Haut,
    Le Haut se contemple dans le Très-bas.
    Épiphanie de ce qui était voilé, enfoui dans l’oubli.

    La Beauté est le trait, la marque de ce qui EST
    Trait de Grâce, dissolvant de la séparation
    Elle rassemble le gracile et l’épais, le sec et l’humide.
    Naissance de l’enfant-roi.

    Beauté et Amour :
    graine et fruit
    fruit et graine d’une unique Vérité
    présents et Présent d’une seule Réalité.

    Bêni soit le vent et la Dame qui le porte et nous emporte
    Qui nous prend et nous surprend amoureusement.
    Reconnaissance envers la Vie, artisan de cette rencontre.

    Sur le rivage des terres immuables, vieilles
    toujours semblables, entretenant la Profonde Déchirure
    Voici ce Souffle,
    Ce vent léger comme un doux zéphyr, puissant comme un typhon
    vent du vrai Grand large, du pays du  » non où « .
    Sa tendre humidité fait exploser les graines longtemps desséchées.
    Sa senteur descend au plus profond des re-souvenirs,
    Son frôlement-étreinte, déploiement de sa toute tendresse, est
    le remède enchanteur, le baume cicatrisant des manquements premiers.

    Mère enfantant et sans cesse enfantée
    Enchantement musical délicatement coloré,
    Je, te reçois Beauté tant désirée, tant abandonnée, parfum d’autrement.

    Te voici Mère et Père du vrai bonheur, É toile qui fait briller la condition humaine,
    Si souvent inhumaine et profanante, toujours sous conditions.
    Je ne te nome pas, c’est TOI qui le fait par ta transparente apparition.
    Au delà des mots et des lettres, Toi qui est l’Esprit Lettre.
    Toi qui EST
    TOI qui est Beauté, Bonté
    Divine et humaine, Humaine et divine.

    Hommage et reconnaissance à la Noble et Gente Dame aux semelles de Vent.

    Devant la Beauté, le chaos s’ébroue, secoue ses pleurs et ses peurs
    Ce qui n’était pas à sa place, la retrouve.
    Le bas contemple le Haut,
    Le Haut se contemple dans le Très-bas.
    Épiphanie de ce qui était voilé, enfoui dans l’oubli.

    La Beauté est le trait, la marque de ce qui EST
    Trait de Grâce, dissolvant de la séparation
    Elle rassemble le gracile et l’épais, le sec et l’humide.
    Naissance de l’enfant-roi.

    Beauté et Amour :
    Graine et fruit
    Fruit et graine d’une unique Vérité
    Présents et Présent d’une seule Réalité.

    Bêni soit le vent et la Dame qui le porte et nous emporte
    Qui nous prend et nous surprend amoureusement.
    Reconnaissance envers la Vie, artisan de cette rencontre.

    Sur le rivage des terres immuables, vieilles
    toujours semblables, entretenant la Profonde Déchirure
    Voici ce Souffle,
    Ce vent léger comme un doux zéphyr, puissant comme un typhon
    vent du vrai Grand large, du pays du  » non où « .
    Sa tendre humidité fait exploser les graines longtemps desséchées.
    Sa senteur descend au plus profond des re-souvenirs,
    Son frôlement-étreinte, déploiement de sa toute tendresse, est
    le remède enchanteur, le baume cicatrisant des manquements premiers.

    Mère enfantant et sans cesse enfantée
    Enchantement musical délicatement coloré,
    Je, te reçois Beauté tant désirée, tant abandonnée, parfum d’autrement.

    Te voici Mère et Père du vrai bonheur, É toile qui fait briller la condition humaine,
    Si souvent inhumaine et profanante, toujours sous conditions.
    Je ne te nome pas, c’est TOI qui le fait par ta transparente apparition.
    Au delà des mots et des lettres, Toi qui est l’Esprit Lettre.
    Toi qui EST
    TOI qui est Beauté, Bonté
    Divine et humaine, Humaine et divine.

    Hommage et reconnaissance à la Noble et Gente Dame aux semelles de Vent.

    Devant la Beauté, le chaos s’ébroue, secoue ses pleurs et ses peurs
    Ce qui n’était pas à sa place, la retrouve.
    Le bas contemple le Haut,
    Le Haut se contemple dans le Très-bas.
    Épiphanie de ce qui était voilé, enfoui dans l’oubli.

    La Beauté est le trait, la marque de ce qui EST
    Trait de Grâce, dissolvant de la séparation
    Elle rassemble le gracile et l’épais, le sec et l’humide.
    Naissance de l’enfant-roi.

    Beauté et Amour :
    Graine et fruit
    Fruit et graine d’une unique Vérité
    Présents et Présent d’une seule Réalité.

    Bêni soit le vent et la Dame qui le porte et nous emporte
    Qui nous prend et nous surprend amoureusement.
    Reconnaissance envers la Vie, artisan de cette rencontre.

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